Le procès impliquant l’homme d’affaires Ali Haddad et les deux anciens Ministres des Travaux Publics, Amar Ghoul et Abdelkader Ouali, dans l’affaire du projet de réalisation de la double voie Aïn Defla-Bourached s’est poursuivi hier, mardi 8 mars 2022, au tribunal de Sidi M’hamed à Alger.
Le Procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed à Alger, a requis, ce mardi 8 mars, une peine de dix (10) ans de prison ferme assortie d’une amende d’un (1) million de dinars contre les trois (3) principaux accusés dans l’affaire du projet de réalisation de la double voie Aïn Defla-Bourached, à savoir, l’homme d’affaires Ali Haddad et les deux anciens Ministres, Amar Ghoul et Abdelkader Ouali.
La même peine a également été requise à l’encontre de l’ancien wali de la wilaya d’Aïn Defla, Abdelkader Kadi, accusé pour son implication dans la même affaire. Il convient de rappeler que les quatre (4) mis en cause sont poursuivis pour « octroi de privilèges injustifiés », « abus de fonction » et « infraction à la loi ».
En effet, il s’agit de l’octroi par l’ancien Ministre Amar Ghoul du marché de réalisation d’un tronçon de neuf (9) km d’autoroute à Aïn Defla au groupement Altro-ETRHB sous forme de gré à gré pour un montant de plus d’un demi milliard de dinars.
Par ailleurs, et lors du même procès, le Procureur de la République a requis la confiscation de tous les biens saisis sur ordre du juge d’instruction.
Les peines requises contre les autres accusés
L’affaire du projet de réalisation de dédoublement de la route de la wilaya d’Aïn Defla et son raccordement à l’échangeur de l’autoroute Est-Ouest implique aussi d’anciens responsables de la Direction des Travaux Publics relevant de la même wilaya.
Il s’agit, entre autres, de l’ancien Directeur des Travaux Publics de la wilaya d’Aïn Defla Khlifaoui Ali, contre qui une peine de sept (7) and de prison ferme assortie d’une amende d’un (1) million de dinars a été requise. Il est également question de Benchenane Mohamed et Berouag Slimane, qui avaient occupé le même poste entre 2005 et 2015, et envers qui une peine de six (6) ans de prison ferme assortie d’une amende d’un (1) million de dinars a été requise.
Concernant les autres accusés, principalement des responsables du suivi du projet, le Procureur de la République a requis à leur encontre une peine de trois (3) ans de prison ferme assortie d’une amende de 500.000 dinars.
Amar Ghoul nie les accusations portées à son encontre
Selon les informations rapportées par nos confrères du journal El Watan, lors du procès, l’ancien Ministre Amar Ghoul a nié « avoir instruit ses cadres pour intégrer Haddad comme sous-traitant d’Altro ».
L’accusé a affirmé « avoir signé une réquisition en 2008, suite à une visite sur chantier, pour exiger d’Altro de renforcer ses moyens dans le but d’accélérer la cadence des travaux », niant ainsi son implication dans le recours au groupe de Haddad pour la sous-traitance.
Face à cette déclaration, le juge n’a pas manqué de souligner qu’ « aucune copie de cette réquisition n’avait été transmise ». Confus, l’ancien Ministre a justifié en expliquant que « le Ministère des Finances n’aurait pas réservé de dotation financière sans cette réquisition » et qu’ « il n’aurait pas validé le gré à gré s’il n’y avait pas urgence ».
Le juge appuis ses propos en citant trois (3) témoignages qui accusent Ghoul « d’avoir donné des instructions verbales pour intégrer Haddad dans le projet lors de sa visite sur chantier », en interrogeant le mis en cause « comment n’avait-il pas remarqué la présence de la société de Haddad sur le chantier ».
L’ancien Ministre des Travaux Publics a démenti catégoriquement toutes ses accusations, affirmant « avoir refusé six (6) demandes d’intégration de l’entreprise de Haddad dans des projets entre 2008 et 2012 », et appuyant que suite à sa visite sur chantier, « il n’avait parlé que de renforcement d’Altro pour avancer les travaux ».