À Zana El Beïda, un projet industriel majeur prend forme dans l’ombre. SOKON Algérie mise sur Batna pour bâtir son usine de véhicules utilitaires et de transport.
La société SPA SOKON Algérie, dirigée par l’homme d’affaires algérien Nourredine Hachache, vient de lancer les travaux de construction d’une usine de montage automobile. Cette initiative industrielle, soutenue activement par les autorités locales, pourrait bien bouleverser le paysage économique régional et relancer les ambitions nationales dans le secteur de la mécanique.
Usine SOKON : une première phase en mode SKD, avant un basculement vers l’assemblage complet CKD
Dans sa première étape, le site industriel de SOKON Algérie se consacrera à l’assemblage de véhicules utilitaires et de transport de personnes, selon le système SKD (Semi Knocked Down). Consistant à monter des véhicules à partir de pièces partiellement préassemblées.
Mais l’objectif ne s’arrête pas là. Le projet, implanté sur un terrain octroyé dans le cadre d’un contrat d’exclusivité, vise une montée en puissance progressive. L’usine prévoit d’évoluer rapidement vers un montage en mode CKD (Completely Knocked Down), plus complexe. Impliquant un assemblage complet des véhicules, avec une intégration plus poussée de la main-d’œuvre locale.
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Selon un communiqué officiel de la wilaya, cette transformation industrielle créera 450 emplois directs dans un premier temps. Avec une montée en charge pouvant atteindre jusqu’à 1300 postes lorsque l’usine atteindra sa pleine capacité.
SOKON pose ses valises à Batna : le soutien politique au rendez-vous pour accélérer la cadence et lever les obstacles
Le wali de Batna, Mohamed Benmalek, n’a pas tardé à afficher un soutien appuyé au projet. Lors d’une rencontre avec le représentant de SOKON Algérie. Il a ordonné aux directeurs des secteurs concernés (industrie, domaines de l’État, urbanisme et emploi) de « faciliter les procédures ». Ainsi que de « lever tous les obstacles pour accélérer l’achèvement du projet ». Une mobilisation administrative qui en dit long sur l’importance stratégique accordée à cette implantation.
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Dans un climat où l’investissement industriel est souvent ralenti par des lenteurs bureaucratiques, ce geste est perçu comme un signal fort. Il s’inscrit dans la lignée des orientations nationales visant à reconstruire une filière automobile plus robuste, ancrée localement et créatrice d’emplois.
Une dynamique nationale relancée autour du secteur automobile
L’arrivée de SOKON à Batna s’inscrit dans une dynamique plus large que connaît le marché automobile algérien. Plusieurs marques ont fait leur retour récemment, comme Geely, Chery, Opel, Fiat, ou encore DFSK. En parallèle, un mémorandum d’entente a été signé entre le ministère de l’Industrie et la société chinoise Jetour, pour encourager le développement local d’une industrie automobile diversifiée.
S’exprimant à plusieurs reprises, le ministre de l’Industrie, Sifi Grib, a insisté sur la nécessité de « multiplier les synergies entre les acteurs économiques ». Pour créer un environnement propice à l’investissement. Tout en favorisant les transferts technologiques et la formation qualifiante. Le projet de Batna semble répondre à cet appel, en intégrant un volet dédié au développement des compétences locales.
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Si le projet aboutit selon les prévisions annoncées, il marquera un tournant dans la stratégie de réindustrialisation du pays. En s’appuyant sur les potentiels régionaux et en misant sur des partenariats structurants. Le pari de SOKON Algérie à Zana El Beïda est aussi un pari sur la capacité des territoires à redevenir des moteurs de croissance, bien au-delà de la capitale.