Des manifestations ont continué hier dans le sud de l’Irak, près d’un mois après le début d’un mouvement de contestation sociale qui agite le pays. Plusieurs centaines de manifestants, rejoints par des dignitaires tribaux et des religieux chiites, se sont rassemblés à Bassora devant le siège du gouvernorat de cette ville portuaire, chef-lieu de la province la plus riche en pétrole d’Irak. Ils étaient déjà des milliers à s’être regroupés samedi dans cette ville d’où est partie, le 8 juillet, une mobilisation qui dénonce pêle-mêle les pénuries chroniques d’électricité et d’eau, le chômage endémique, mais aussi l’impéritie de l’État et des politiciens et les ingérences étrangères. Aucun heurt n’a eu lieu ces derniers jours mais 14 personnes ont été tuées à travers le pays depuis le début de la mobilisation, dont au moins une par des tirs des forces de l’ordre, qui étaient de nouveau largement déployées à Bassora. A Samawa, plus à l’ouest, des manifestants poursuivaient un sit-in entamé il y a plus d’une semaine qui vise à dénoncer le détournement de milliards de dollars du budget de l’Etat depuis des années par des politiciens corrompus. Les manifestations quotidiennes ont forcé le gouvernement irakien à annoncer la mise en place d’un plan d’urgence et à promettre des milliards de dollars d’investissements dans le sud du pays, épargné par la guerre contre le groupe Etat islamique (EI) mais délaissé sur le plan des infrastructures.
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