A la fin du mois de mai, Le Monde avait rapporté une attaque chimique sur le front de Jobar, à l’entrée de la capitale syrienne. Un mois plus tard, le résultat desanalyses des échantillons que des reporters du Monde avaient recueillis en Syrieet acheminés hors du pays confirmaient l’utilisation de sarin par les forces gouvernementales syriennes au cours des mois d’avril et de mai sur les lignes de front de Jobar et de la Ghouta.
A Washington, le secrétaire d’Etat John Kerry a présenté, vendredi, les éléments accusant le régime de Bachar Al-Assad d’avoir déversé des armes chimiques le 21 août dans la banlieue de Damas : quatre pages et une carte des 12 sites qui ont été contaminés dans la région de la Ghouta, avec un bilan d’au moins 1 429 morts dont 426 enfants.
Selon Le Journal du dimanche, les services de renseignement français auraient eux aussi des preuves de l’attaque chimique du 21 août. Un « document de quatre pages » aurait été remis aux plus hautes autorités de l’Etat afin que son contenu soit déclassifié et rendu public. Il s’agirait d’une « synthèse établie par la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure) et la DRM (Direction du renseignement militaire) ». Avec cette série de documents, il s’agirait de convaincrel’opinion publique française et internationale que la France s’apprête à sanctionnercette atteinte aux lois internationales.
Une partie de ce document détaille le programme d’armement chimique syrien,« l’un des stocks opérationnels les plus importants au monde ». L’arsenal se compose, selon Le JDD, de « plusieurs centaines de tonnes d’ypérite stockées sous forme finale, plusieurs dizaines de tonnes de VX, le plus toxique des agents de guerre chimique connus, et plusieurs centaines de tonnes de gaz sarin ». La Syrie n’étant pas signataire de la convention sur l’interdiction des armes chimiques de 1993, aucune destruction de ce stock n’est prévue.
Sur l’attaque du 21 août, les renseignements français indiquent dans cette note que le régime de Bachar Al-Assad a voulu « changer d’échelle » et « instaurer la terreur ». Les services français assurent en outre que le régime a tout fait dès le lendemain pour effacer les preuves de cette attaque en lançant de multiples attaques d’artillerie.