Nucléaire: les Etats-Unis appellent l’Iran à faire de nouvelles propositions

Nucléaire: les Etats-Unis appellent l’Iran à faire de nouvelles propositions

Nusa Dua (Indonésie) (AFP) – Les Etats-Unis ont appelé lundi l’Iran à faire de nouvelles propositions dans les négociations sur son programme nucléaire, renvoyant la balle à Téhéran à quelques jours de la reprise de discussions à Genève.

« Le groupe des Six a mis une proposition sur la table à Almaty (Kazakhstan, ndlr) et je ne pense pas que l’Iran ait réellement répondu à cette proposition particulière », a estimé le secrétaire d’Etat américain John Kerry en marge du sommet du forum de Coopération économique de l’Asie-Pacifique (Apec) sur l’île indonésienne de Bali.

« Ce qu’il nous faut donc, c’est une série de propositions de l’Iran qui révèlent pleinement comment ils pourront montrer au monde que leur programme est pacifique », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue russe Sergueï Lavrov.

Le chef de la diplomatie américaine renvoie ainsi la balle dans le camp de Téhéran, qui avait dimanche demandé aux grandes puissances de revoir leur copie dans les négociations nucléaires, estimant qu’une précédente offre n’était plus valable.

M. Kerry s’est cependant dit « encouragé » par le discours d’ouverture à l’ONU fin septembre du nouveau président iranien Hassan Rohani, qui s’est distingué de son très conservateur prédécesseur, Mahmoud Ahmadinejad.

Mais « ce ne sont pas seulement les mots qui feront la différence, mais plutôt les actes », a cependant nuancé M. Kerry.

Si tel est le cas, « les Etats-Unis et (leurs) alliés sont tout à fait prêts à faire un pas afin de répondre à ces actions », a-t-il dit.

Lors des deux réunions à Almaty en février et avril, le groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne) avait notamment proposé que l’Iran suspende l’enrichissement d’uranium à 20% et limite ses activités d’enrichissement à Fordo, un site souterrain proche de Qom (centre) difficile à détruire par une action militaire. En contrepartie, il atténuerait certaines sanctions sur le commerce de l’or et le secteur pétrochimique.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a cependant estimé dimanche que cette offre avait « rejoint l’histoire » et que le groupe devait « venir à la table des négociations avec une nouvelle approche ».

M. Lavrov a minimisé les déclarations de M. Zarif, estimant que Téhéran et l’Occident partageaient le même objectif.

Les dirigeants iraniens ne cherchent « probablement qu’à avoir plus de détails » sur la feuille de route, a-t-il estimé.

Les deux parties doivent reprendre leurs discussions les 15 et 16 octobre à Genève.

Il s’agit des premières négociations entre les 5+1 et l’Iran depuis l’élection en juin du président modéré Hassan Rohani. Celui-ci a souhaité arriver rapidement à un accord sur le très controversé programme nucléaire de l’Iran, alors que les négociations n’ont pas avancé en huit ans.