Le prix Nobel de la paix a été attribué vendredi au président américain Barack Obama «pour ses efforts extraordinaires en vue de renforcer la diplomatie internationale et la coopération entre les peuples».
«Le comité a attaché beaucoup d’importance à la vision et aux efforts d’Obama en vue d’un monde sans armes nucléaires», a déclaré le président du comité Nobel norvégien, Thorbjoern Jagland.
En avril dernier, le président américain avait lancé un appel en faveur d’un «monde sans armes nucléaires» lors d’un discours à Prague.
En marge de la dernière assemblée générale de l’ONU, le Conseil de sécurité avait également voté une résolution en faveur du désarmement nucléaire, rédigée par les Etats-Unis. Barack Obama avait alors déclaré: «Nous ne devons jamais cesser nos efforts avant de voir le jour où les armes nucléaires auront été éliminées de la surface de la Terre.»
«Nouveau départ» avec le monde musulman
Autre action soulignée par le comité, le changement de ton de l’administration américaine depuis l’accession au pouvoir de Barack Obama. «La diplomatie multilatérale a retrouvé une position centrale, avec un accent sur le rôle que les Nations unies et d’autres institutions internationales peuvent jouer».
Le président américain, 48 ans, avait notamment prononcé en juin en Egypte un discours destiné à jeter des ponts entre son pays et le monde musulman après des années de tensions liées aux attentats du 11 septembre et à la guerre contre le terrorisme qui s’en est suivie.
Le «cycle de méfiance et de discorde doit s’achever», avait-il dit à l’université du Caire, après avoir salué l’audience par un «Salam aleikum» («que la paix soit sur vous») à l’adresse des 1,5 milliard de musulmans.
Difficultés en Afghanistan
Barack Obama reste toutefois confronté à deux conflits ouverts: en Irak mais surtout en Afghanistan, où il est à la recherche d’une nouvelle stratégie et où la situation se dégrade au point que certains évoquent un nouveau bourbier comparable au Vietnam.
Ses tentatives de conciliation au Proche-Orient, dont il a fait une priorité, semblent aussi dans l’impasse. Les efforts de l’envoyé spécial américain George Mitchell en vue de relancer le processus de paix se heurtent notamment au refus par Israël de geler la colonisation.
Barack Obama est le troisième haut responsable démocrate américain à recevoir le Nobel en l’espace de quelques années, après Jimmy Carter en 2002 et Al Gore en 2007. Il est aussi le troisième président des Etats-Unis à être récompensé pendant l’exercice de ses fonctions après Theodore Roosevelt en 1906 et Woodrow Wilson en 1919. Le prix lui sera remis à Oslo le 10 décembre. Il consiste en une médaille, un diplôme et un chèque de 10 millions de couronnes suédoises (près d’un million d’euros).