Des chercheurs de l’Ohio State University mettent en lumière deux facteurs qui contribuent à prévenir l’obésité : ne pas manger tout en regardant la télévision et privilégier les repas fait maison, de préférence en famille.
Quand il s’agit de prévenir l’obésité, quelques conseils reviennent souvent car il s’agit des habitudes de vie les plus favorables pour la santé: adopter une alimentation équilibrée, variée et adaptée aux besoins physiologiques, limiter le plus possible la sédentarité et pratiquer régulièrement une activité physique. Mais il existe aussi plusieurs astuces simples à mettre en pratique, notamment en ce qui concerne l’élaboration des repas et des chercheurs de l’Ohio State University mettent en lumière deux d’entre elles.
Leur étude démontre l’importance pour les familles de privilégier les repas faits maison et de ne pas manger tout en regardant la télévision pour garder un indice de masse corporelle (IMC) équilibré. « La fréquence des repas en famille n’est peut-être pas la chose la plus importante, peut-être que ce que vous faites pendant ces repas importe davantage », a déclaré l’auteur principal de l’étude Rachel Tumin.
Celle-ci ajoute: « cela met en lumière l’importance de conserver un regard critique sur la manière de manger lors de ces repas, et de savoir s’il est possible d’éteindre la télévision ou de faire la cuisine soi-même. Indépendamment de la fréquence des repas en famille, l’obésité était moins fréquente lorsque les repas étaient consommés avec la télévision éteinte et lorsque les repas étaient cuisinés à la maison. Les chercheurs attestent donc que la structure des repas peut s’avérer être plus importante que leur nombre.
Une influence sur le choix des aliments
Ainsi, les adultes qui montraient le plus faible risque étaient ceux qui combinaient ces deux bonnes habitudes, même si les chercheurs précisent qu’adopter l’un de ces deux modes de consommation permet déjà des avantages. Jusqu’ici, peu d’études se sont intéressées aux liens entre la pratique et la fréquence des repas en famille et les conséquences sur la santé chez un grand groupe de population.
Plusieurs recherches menées sur des enfants et adolescents ont toutefois déjà montré que ceux qui regardaient la télévision pendant ces repas avaient la mauvaise habitude de consommer des aliments moins sains. A l’inverse, les repas familiaux dans les règles conduisaient à de meilleurs choix alimentaires. Pour approfondir ces premiers résultats, les chercheurs ont examiné les données provenant de l’Ohio Medicaid Assessment Survey, un sondage téléphonique réalisé en 2011 auprès d’habitants de l’Ohio.
L’enquête montre que 12842 participants ont déclaré qu’ils avaient consommé au moins un repas familial au cours de la semaine précédent l’entrevue. L’obésité a été définie comme un indice de masse corporelle égal ou supérieur à 30, calculé à partir des mesures auto-déclarées de la taille et du poids de la personne. Parmi eux, plus de la moitié disent avoir consommé des repas faits maison en famille très fréquemment, 35% plusieurs jours par semaine et 13% quelques jours par semaine.
Le repas: un moment convivial et bénéfique
Par ailleurs, un tiers des participants à l’étude étaient obèses, un autre tiers regardait la télévision la plupart du temps pendant les repas en famille et, à l’inverse, 36% des sondés ont déclaré que ce n’était pas du tout leur habitude. Les résultats obtenus après que les chercheurs tiennent compte d’autres facteurs comme le type d’emploi, le statut marital, l’éducation et l’âge ont bien montré que se faire la cuisine et manger sans regarder la télévision représentaient deux critères non négligeables.
Les chercheurs affirment également que les repas familiaux « maison » apportent aussi un autre avantage qui a son importance pour la santé, à savoir le lien social et émotionnel. Le constat est le même pour le programme « Manger Bouger » du ministère de la Santé. Ce dernier précise que se réunir autour de repas réguliers a aussi son importance pour « bien manger » car ils représentent un moment essentiel de socialisation.
« C’est aussi un moyen avéré de lutter contre l’obésité », indique-t-il en faisant référence à une étude menée en 2011 sur 182 836 enfants et adolescents âgés de 3 à 17 ans qui a démontré que ceux qui mangent plus de trois fois par semaine avec leur famille ont un risque d’excès de poids réduit de 12% et de troubles du comportement alimentaire (TCA) de 35%. Car lors de ces repas, les enfants auraient tendance à moins grignoter de sucreries, de fritures et de sodas durant la journée.