Fixés par arrêté ministériel, les horaires d’ouverture des officines ainsi que les gardes auxquelles elles sont astreintes ne sont pas toujours respectés. Certains pharmaciens restent ouverts au-delà des horaires réglementaires tandis que d’autres ouvrent pendant la garde de leurs confrères. L’Ordre des pharmaciens en appelle à un plus grand respect des normes régissant les gardes.
Nawal Imès – Alger (Le Soir) – Il n’est pas rare de devoir faire le tour de plusieurs quartiers pour trouver une pharmacie ouverte de nuit ou les jours fériés. Il n’est pas rare également d’en trouver plusieurs ouvertes en même temps dans un même périmètre.
L’observation des gardes et les horaires d’ouverture des officines ne sont pourtant pas laissés à l’appréciation des pharmaciens. Ils sont régis par l’arrêté du 20 août 2014, fixant les modalités d’organisation de la garde au niveau des officines de pharmacie.
Des dispositions que les Directions de la santé au niveau local sont tenues de faire respecter. En théorie, une pharmacie doit rester ouverte de manière continue de 8h à 19h et exceptionnellement jusqu’à 22h, après accord du directeur de la santé et de la population de wilaya, en fonction des spécificités de la zone d’implantation de l’officine.
La liste des pharmacies devant assurer la garde par commune est établie par le directeur de la santé et de la population de la wilaya, 15 jours avant le début de chaque mois, en concertation avec les représentants des pharmaciens d’officine. Dans les faits, beaucoup de pharmacies restent ouvertes jusque tard dans la nuit sans être de garde. D’autres sont ouvertes pendant la garde de leurs confrères.
Une situation que déplore le Dr Lotfi Benbahmed, président du Conseil de l’Ordre. Il estime qu’une pharmacie ne peut pas être gérée comme une «supérette» et doit fermer comme le stipule la loi à 19 heures car, assure-t-il, aucun pharmacien ne peut travailler 14 heures par jour. Le respect des horaires et des gardes, dit-il, est la preuve d’une bonne organisation professionnelle qui va au-delà de l’aspect purement financier.
Le président du Conseil de l’Ordre des pharmaciens rappelle que depuis le rétablissement de l’arrêté régissant les gardes, les dispositions sont diversement appliquées en fonction des régions.
On assiste, dit-il, à l’établissement de nouvelles habitudes que les usagers ont fini par trouver ordinaires, à savoir des ouvertures au-delà de 19 heures. En demandant aux officines de ne pas rester ouvertes au-delà, la tutelle consacre, dit-il, un juste retour à la normale.
Pour faciliter la localisation des pharmacies de garde, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a mis à la disposition du grand public une application SIHA-DZ qui permet notamment de localiser au niveau national les officines pharmaceutiques ouvertes de jour et celles de garde. Son utilisation optimale, affirme le président du Conseil de l’Ordre, suppose une réorganisation de l’espace urbain car, rappelle-t-il, il n’est pas aisé de retrouver une pharmacie avec juste une adresse dans des villes où la majorité des rues ne sont pas baptisées.
N. I.