Oeuvres sociales de l’éducation: Bras de fer entre le Satef et le ministère

Oeuvres sociales de l’éducation: Bras de fer entre le Satef et le ministère

La question des oeuvres sociales revient à la charge. Le syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et la formation (Satef) exige l’intervention du président de la République dans ce dossier pour clarifier sa gestion et sa transparence.

Il y a actuellement de l’électricité dans l’air concernant le dossier des oeuvres sociales autour de sa décentralisation. Beaucoup de syndicats ont émis le voeu de laisser sa gestion entre les mains de comités locaux érigés au sein des établissements scolaires alors que le ministère de l’Éducation penche pour un comité national et des comités de wilayas pour l’avoir en main.

Il s’agit d’un budget dont le montant se situe actuellement à 1.495,6 milliards de centimes. En effet, la décision de ne pas décentraliser ce dossier irrite le Satef qui considère que cette question doit trancher en faveur l’élection de chaque représentant local du secteur de façon autonome. L’accent est mis particulièrement sur la décision du ministère d’organiser des élections sur la nomination d’un comité national et ses démembrements qui doit avoir lieu le 26 de ce mois.

Selon une source de ce syndicat, cette démarche est remise en cause car elle consacre l’opacité sur la gestion du budget des oeuvres sociales du fait qu’elle reste entre les mains d’une poignée de fonctionnaires. Le syndicat des travailleurs demande l’intervention urgente du chef de l’Etat en leur faveur afin de ne pas laisser l’argent des travailleurs entre les mains d’une commission centrale qui n’a pas été habilitée par l’ensemble des partenaires sociaux.

Une affaire qui risque de voir un nouveau bras de fer entre les syndicats et le ministère de tutelle sachant que Nouria Benghebrit a pris la décision le 7 mars dernier de bloquer le fonds de la commission nationale des oeuvres sociales des travailleurs de l’éducation. Cette décision a un impact sur des facilités financières qui sont accordées aux travailleurs du secteur dont notamment les crédits immobiliers, les soins de santé ou l’obtention d’allègements concernant le pèlerinage et la Omra. Même les retraités se plaignent de cette mesure du moment que certains n’ont pas reçu encore leurs primes de départs cumulés par des cotisations aux oeuvres sociales.

Cependant, la ministre de l’Éducation Nouria Benghebrit ne veut pas rééditer le scandale de 2012 qui avait fait couler beaucoup d’encre à cette époque et veut obtenir le gage des autres syndicats pour obtenir un consensus autour d’un seul comité national mais ouvert à toutes les représentations syndicales. Ce qui explique l’adhésion de l’UNPEF à cette démarche considérant que c’est la seule manière de consacrer l’éthique et la transparence sur l’argent des oeuvres sociales.

Des accusations mutuelles entre syndicats

Les syndicats de l’éducation ne sont pas tous d’accord entre eux pour la gestion de gros montants que représentent les oeuvres sociales. Rappelons tout de même qu’en 2012, le scandale des primes de permanence attribuées à certains membres de la commission qui venait juste d’être élue a fait sensation. Les syndicats étaient alors divisés sur qui doit gérer ces fonds. Après de dures négociations, certains ont accepté le compromis avec le ministère de l’Éducation. Avec Nouria Benghebrit, une enquête avait révélé en février dernier que des trous financiers ont été relevés dans des exercices précédents.

Le pire c’est que des sommes faramineuses ont été dépensées pour des vacances à l’étranger ou l’acquisition des crédits non remboursés. Une situation qui a mis dans l’embarras le ministère. Mais les syndicats se sont livrés bataille en s’accusant mutuellement sur la responsabilité que doivent endosser certains syndicalistes. L’affaire n’est pas encore close et chaque partie promet de révéler des noms de ceux qui sont impliqués directement ou indirectement dans cette affaire. En attendant, chacun reste mobilisé sur les nouveaux noms qui vont diriger la nouvelle commission qui fait tant rage.

Fayçal Abdelghani