Off-Shore, non conventionnel et renouvelable: Les ambitions énergétiques de l’Algérie

Off-Shore, non conventionnel et renouvelable: Les ambitions énergétiques de l’Algérie

Par 

Le gotha du pétrole et du gaz est, depuis hier, en conclave à Alger. Il participe à «L’Algeria Future Energy» qui se tient jusqu’à ce soir. C’est Ahmed Ouyahia qui a donné le coup de starter à ce sommet des «leaders» mondiaux de l’énergie.

Le Premier ministre a choisi ce rendez-vous des plus «stratégiques» pour affirmer aux partenaires étrangers que les autorités n’avaient pas l’intention de «freiner» les explorations d’énergie. Bien au contraire, elles comptent les diversifier. «Avec le concours des partenaires extérieurs», a-t-il précisé…

«L’Algérie verra sa demande interne en énergie croître de 20% à l’horizon 2040, alors que nos besoins en revenus attendus des hydrocarbures demeureront importants», a-t-il soutenu. Une sortie très étonnante, mais pas du tout anodine! Ouyahia, qui a rappelé le contexte mondial, dont la demande en énergie doublera, alors que les réserves baisseront, ne concerne pas l’Algérie et ce grâce à une demande plus ou moins stable, mais surtout une nouvelle stratégie qui doit permettre de renouveler et diversifier les ressources énergétiques de l’Algérie. «Mon pays entend relever le défi avec le concours de ses partenaires extérieurs, à travers une demande articulée en quatre grands axes», a-t-il soutenu sous un tonnerre d’applaudissements. «Il s’agira d’abord d’augmenter nos capacités de production d’énergies conventionnelles grâce à une plus large prospection du domaine minier qui s’étendra au nord du pays y compris à notre espace maritime», a-t-il souligné. «Il s’agira aussi de valoriser nos ressources énergétiques non conventionnelles importantes, dont la prospection et l’exploitation seront entourées du plus grand soin pour préserver l’environnement. La mise en valeur de nos ressources énergétiques non conventionnelles s’accompagnera également du développement d’un environnement local industriel et de services générateurs de milliers d’emplois pour nos jeunes», a-t-il poursuivi. «Il s’agira enfin de promouvoir l’exploitation des énergies renouvelables, un domaine où l’Algérie a déjà adopté un ambitieux programme, auquel la Sonatrach sera associée pour mobiliser des partenaires extérieurs dans la production, mais aussi dans la construction d’une industrie des intrants nécessaires», a-t-il précisé, non sans mettre en avant le fait que le gouvernement allait déployer les moyens nécessaires, subventions et incitations, pour réussir cette nouvelle bataille. «On le fera avec succès comme on l’a fait dans la bataille de dessalement de l’eau de mer», a-t-il rétorqué.

Nouveaux débouchés

Le off-shore, le non conventionnel (gaz de schiste, Ndlr) et le renouvelable sont donc les nouvelles ambitions énergétiques de l’Algérie, sous cet ordre de priorité. Mais pas seulement! L’Algérie compte développer de nouveaux débouchés pour la production d’énergie.

L’amélioration de l’efficacité et de la productivité de notre outil national dans le domaine des industries des hydrocarbures en recourant aux technologies les plus avancées, et d’améliorer la performance des entreprises, ainsi que le développement de l’industrie pétrochimique en aval de la production d’hydrocarbures. Ahmed Ouyahia a donc tenu à rassurer les mastodontes de l’énergie quant à la réussite de leurs investissements en Algérie, qui seront à long terme et très attrayants. D’ailleurs, il ne s’est pas fait prier pour leur faire les yeux doux en leur promettant de nombreux avantages fiscaux et surtout une «débureaucratisation» des investissements avec la nouvelle loi des hydrocarbures qui est en cours d’élaboration. Cela avant de faire un petit tour d’horizon sur les innombrables atouts dont dispose l’Algérie. Il a parlé notamment d’infrastructures de base sans comparaison en Afrique, un développement humain qui concrétise les objectifs des Nations unies, avec comme symbole près de deux millions d’étudiants dans 50 universités. Ouyahia met aussi en avant le développement industriel en cours dans plusieurs secteurs, dont celui des hydrocarbures qui est le plus avancé. «Vous êtes aussi face à un marché de 40 millions d’habitants, avec un taux proche de 60% des foyers raccordés au gaz naturel et un raccordement proche de 100% en matière d’électricité», a-t-il mis en avant.

L’appel aux investisseurs étrangers

Le chef de l’Exécutif parle également de la solvabilité financière extérieure importante avec une dette extérieure équivalant à moins de 3% du PIB et des réserves de changes représentant près de 20 mois de couverture des importations.

Ouyahia met aussi en avant le potentiel énergétique de l’Algérie: des réserves prouvées d’hydrocarbures conventionnelles, de 4000 milliards de tonnes équivalent pétrole dont 2/3 de gaz.

Un domaine minier de 1/5 million de km2 dont près de deux tiers ne sont pas encore explorés et surtout le 3ème rang mondial en ressources énergétiques non conventionnelles. «On dispose également d’un gigantesque potentiel d’énergies renouvelables, notamment solaire et enfin, d’une proximité des marchés européens auxquels l’Algérie est déjà reliée par des gazoducs, en même temps que mon pays dispose de capacités appréciables pour la liquéfaction du gaz naturel et son expédition vers des contrées lointaines», a-t-il affirmé dans cet appel solennel aux investisseurs étrangers. Il ne s’en cache pas d’ailleurs, en assurant à la fin de son discours qu’il était venu émettre un message de sérénité et d’espérance. «De sérénité envers le reste du monde en montrant un pays qui construit son propre avenir dans un esprit de paix, de partenariat et du respect de ses engagements.