OMD-2015: l’Afrique appelée à relever d’autres défis de développement

OMD-2015: l’Afrique appelée à relever d’autres défis de développement

ALGER) -L’Afrique, qui a réalisé des performances économiques « impressionnantes » dans le cadre des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), est appelée à relever d’autres défis en la matière, ont soutenu dimanche à Alger des experts africains à l’occasion de la réunion du Groupe d’experts sur le rapport  2015 portant sur les progrès accomplis pour l’atteinte des OMD en Afrique.

Intervenant à l’occasion de cette réunion d’évaluation de deux journées, le représentant de la Commission de lÆUnion africaine (CUA), Dossinae Yeo,  a relevé que les performances économiques réalisées par lÆAfrique au cours des deux dernières décennies, sont « impressionnantes » et « saluées de partout dans le monde ».

« Le continent africain fait partie des régions les plus dynamiques au monde, avec une croissance de 5% », a-t-il expliqué, ajoutant que le continent a enregistré des progrès « significatifs dans la perspective de la réalisation des OMD-2015 ».

Il a cité à ce propos, la réduction de la pauvreté, l’Education et l’égalité des sexes, faisant observer cependant que ces efforts « ne sont pas accompagnés par d’autres formations inclusives à même de créer des emplois et des richesses ».

« De nombreux défis restent encore à réaliser, notamment en ce qui concerne la transformation des potentialités économiques africaines ainsi que l’exploitation des nombreuses matières premières existantes en Afrique », a ajouté le représentant de la CUA.

Le  directeur des politiques macro-économiques de la  commission économique des Nations unies pour l’Afrique, Adm Eltiraika, a abondé dans le même sens, en soutenant que l’Afrique a, à son actif, plusieurs réalisations et doit être de ce fait « fière de la façon dont elle a parcouru certaines étapes ».

Selon M. Eltiraika, « l’Afrique a pratiquement réalisé tous les indicateurs de développement », mais, a-t-il relevé, « il reste à atteindre trois objectifs, à savoir l’enseignement primaire, la parité entre les sexes et la lutte contre le VIH Sida ».

Pour sa part, le représentant de la Banque africaine de développement (BAD), Mohamed Gueye, a mis l’accent sur « l’enjeu » de la rencontre d’Alger  qui, a-t-il dit, « consiste à raviver le partenariat en Afrique en vue de faire le point sur les progrès réalisés dans le cadre des OMD et trouver aussi des solutions pour faire face aux complexes et multiples problèmes du continent ».

« Nous aurons besoin d’un partenariat intelligent et de la participation de tous afin de surmonter les contraintes pour amorcer dans la sérénité l’agenda post 2015 », a-t-il dit, soulignant que ce partenariat « doit s’articuler autour d’un dialogue permanent et fructueux ».

Il a également insisté sur un partenariat basé sur « des politiques et des stratégies inspirées de l’expérience des 15 dernières années, lesquelles sont très riches en enseignement », soulignant que la  BAD reste « convaincue que le temps est venu pour l’Afrique d’assurer une mobilisation sans précédent afin de relever le défi de l’agenda post-2015 ».

« La BAD sera à vos côtés et travaillera en partenariat avec les organisations africaines pour promouvoir le développement du continent à travers l’agenda poste-2015 », a lancé M. Gueye à l’endroit des experts et représentants des différents pays qui assistent aux travaux de cette réunion de deux jours, organisée sous l’égide de la Commission de l’Union africaine (CUA).

Des experts de la CUA, de la Commission économique africaine (CEA), la Banque africaine de développement (BAD), le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) y prennent part également pour émettre des observations et des commentaires sur l’avant-projet du rapport 2015, lequel sera présenté au sommet de l’UA en juin prochain.

La réunion du Groupe d’experts sur le rapport 2015 sur les progrès accomplis pour l’atteinte des OMD, sera suivie d’une deuxième réunion (5-8 mai) qui portera sur les indicateurs d’évaluation des cibles des Objectifs de développement durable (ODD), rappelle-t-on.

Elle regroupera quelque 180 délégués entre points focaux chargés des OMD et membres d’instituts de statistiques des pays africains et sera consacrée à l’élaboration d’une position africaine commune sur la pertinence et la faisabilité des indicateurs des cibles afférents aux ODD.

La pauvreté et la famine empêchent l’Afrique d’atteindre les OMD-2015 (rapport)

La pauvreté et la famine demeurent deux éléments qui empêchent le continent africain d’atteindre, dans une grande mesure, les Objectifs du millénaire de développement (OMD), selon un document présenté dimanche à Alger, à l’occasion de la réunion du Groupe d’experts sur le rapport 2015 portant sur les progrès accomplis pour l’atteinte des OMD en Afrique.

A quelque mois de la date butoir (fin 2015) pour la réalisation des OMD, l’Afrique qui a enregistré des progrès dans la réalisation de certaines cibles, « n’arrive pas encore à relever les défis liés à la réduction de l’extrême pauvreté et de la faim », est-il noté dans le document.

Cette lenteur est probablement liée à « l’incapacité de résoudre le problème de l’insécurité alimentaire qui est antérieur à la réalisation des OMD », a-t-on estimé, relevant toutefois que l’éducation pour tous, la parité dans les écoles et l’autonomisation des femmes ont connu une « nette progression », de même que les efforts pour l’éradication du VIH-SIDA et du paludisme.

Selon ce document, « la plupart des travailleurs en Afrique occupent des postes précaires à bas salaire et à faible production », ajoutant que de « fortes inégalités » dans la plupart des économies africaines ont placé la réduction de la pauvreté derrière la croissance économique.

A cela s’ajoutent la hausse des prix alimentaires et les sécheresses récurrentes au Sahel et dans la Corne de l’Afrique, ce qui explique, la lenteur des progrès dans les niveaux de nutrition.

Pour ce qui est du secteur de l’éducation et de l’enseignement primaire universel, la plupart des pays du continent « ont atteint des taux de scolarisation supérieurs à 90% », selon le rapport, qui émet des réserves sur la qualité de l’enseignement, laquelle reste un « défi à relever ».

S’agissant de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes, le rapport a relevé qu’il y a de plus en plus de filles inscrites dans les cycles primaire et secondaire, constatant aussi que plusieurs femmes occupent des postes au pouvoir.

Concernant le taux de mortalité infantile (moins de cinq ans) et maternelle, il a été réduit de 47% entre 1990 et 2011, selon le document, regrettant que des enfants et des femmes enceintes meurent encore chaque année en Afrique de « causes évitables ».

En matière de lutte contre le VIH-SIDA, le paludisme et d’autres maladies, le continent a « inversé la propagation » avec une baisse des taux de prévalence pour le SIDA qui est passé de 5,9% en 2001 à 4,9% en 2011, grâce à une « forte volonté politique, des interventions ciblées et du traitement antirétroviral disponible ».

L’Afrique a également réussi à stopper la propagation de la tuberculose et du paludisme, note le document.

Par ailleurs, la mise en place d’un partenariat mondial pour le développement, tributaire de l’Aide publique au développement (APD), n’a pas enregistré les résultats escomptés à cause de la crise financière mondiale et de la dette extérieure de plusieurs pays africains.

L’APD aux pays en développement et aux pays moins avancés a diminué de 4% en 2012, après une baisse de 3% en 2011.

Pour ce qui est du volet du changement climatique, l’Afrique dispose d’une « bonne performance » dans ses efforts de limitation des émissions des gaz à effet de serre et de substances appauvrissant la couche d’ozone, mais avec un couvert forestier en  baisse, la plupart des pays ayant du mal à atteindre les objectifs en matière d’eau et d’assainissement.

Le document a été présenté à l’occasion de la réunion du Groupe d’experts sur le rapport  2015 portant sur les progrès accomplis pour l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) en Afrique, dont les travaux ont débuté dimanche matin à Alger en présence des points focaux en charge des OMD des pays membres de l’Union africaine.

Organisée par le ministère des Affaires étrangères et la Commission de l’Union africaine (CUA), cette réunion de deux jours a pour objectif d’évaluer et d’examiner l’avant-projet du rapport 2015 d’évaluation des progrès accomplis en vue de l’atteinte des OMD, a-t-on expliqué sur place.

La réunion à laquelle sont conviées également des experts de la CUA, de la Commission économique africaine (CEA), la Banque africaine de développement (BAD), le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) aura à émettre des observations et des commentaires sur l’avant-projet du rapport 2015, lequel sera présenté au sommet de l’UA en juin prochain.

Cette réunion se déroule dimanche et lundi et sera suivie d’une deuxième réunion (5-8 mai) qui portera sur les indicateurs d’évaluation des cibles des Objectifs de développement durable (ODD).