Au moment où l’Europe fait face à la menace du variant Omicron, l’Algérie quant à elle se concentre sur le variant Delta, qui demeure la souche dominante de la covid-19. Malgré le taux de vaccination assez faible, les Algériens, après les 3 vague consécutif de la pandémie, ont quand même acquis une certaine immunité cillective naturelle.
Peut-on toutefois miser sur cette immunité naturelle pour faire face à la prochaine vague ? Selon le Professeur Kamel Djenouhat, président de la Société algérienne d’immunologie clinique, une étude a déjà été menée par ses services à l’hôpital de Rouiba afin de calculer le taux de l’immunité collective.
Répondant à une question posée par nos confrères du quotidien le Soir d’Algérie, le Pr Kamel Djenouhat a soutenu que « non, nous n’avons pas encore atteint l’immunité collective ». Pour ce spécialiste, l’Algérie est encore loin de pouvoir miser sur son immunité collective naturelle et ce « malgré le nombre de cas très élevé enregistré lors des vagues précédentes ».
Le Professeur Djenouhat ajoute que selon les résultats préliminaires d’une étude que son équipe est en train de réaliser au niveau de l’hôpital de Rouiba, « le taux de l’immunité collective est aux alentours de 65 à 68% ». Un chiffre que le spécialiste juge insuffisant vu « les nouvelles valeurs de l’immunité collective imposées par les nouveaux variants qui sont de 90 à 95% », précise le même spécialiste.
Variant Omicron, une menace sur l’Algérie ?
Concernant le variant Omicron, Le Pr Djenouhat a affirmé que son émergence est certainement due au manque de vaccination. Il confie que « l’Afrique représente le continent le moins vacciné dans le monde avec un taux de couverture vaccinale qui n’excède pas les 10% ». Le spécialiste rappelle qu’avant qu’Omicron ne voit le jour, « les variants, qu’ils soient «préoccupants» ou «d’intérêts», ont émergé en Inde, en Colombie, en Équateur et au Pérou, tous ces pays avaient à l’époque un taux de couverture vaccinale très bas ».
À propos de la dangerosité du variant Omicron, le président de la Société algérienne d’immunologie clinique a affirmé que quand un variant dispose de « 50 mutations dont 32 touchent la protéine Spike et parmi lesquelles 10 concernent le domaine RBD, la partie ciblée par les anticorps protecteurs secondaires à l’infection naturelle ou au vaccin, on est en face d’une situation inquiétante. »
Comparativement au variant Delta, le spécialiste affirme que « chez les sujets ayant déjà contracté l’infection Covid-19, le taux de réinfection par le variant Omicron est trois fois supérieur à celui des variants Delta ou Alpha » avant de nuancer précisant qu’il s’agit d’un « d’un constat clinique sans preuve biologique » établi par une publication sud-africaine parue ce vendredi ».
L’Algérie, comme tous les pays du monde, ne va pas échapper à ce variant, estime le Pr Djenouhat. Le spécialiste affirme que « aucun pays ne va échapper à ce variant, pour la simple raison qu’il est déjà sorti de l’Afrique australe ».