Beaucoup se réjouissent en Algérie et à travers le monde de la fin de la pandémie du coronavirus, qui paralyse le globe depuis plus de deux ans. Avec l’apparition du variant Omicron, l’espoir d’une immunité collective pousse certains à affirmer qu’il s’agit du bout du tunnel.
« Le scientifique que je suis ne peut pas se permettre un telle affirmation », lâche le Dr Idir Bitam spécialiste en maladies transmissibles et pathologies tropicales émergentes, concernant la fin de la pandémie suite à la propagation du variant Omicron.
Lors d’un entretien accordé au quotidien Liberté, le spécialiste s’est penché sur la double vague qui dévaste l’Algérie, sur le nombre réel des contaminations, et sur la situation qui est attendue lors des prochaines jours et prochaines semaines.
« On nous annoncera 12.000 cas par jour »
Le bilan des contaminations à la Covid-19 fait état ces derniers jours de plus de 2.000 cas quotidien. Selon le Dr Bitam, « dans deux semaines on nous annoncera officiellement 10 000 à 12 000 cas par jour ». Ces chiffres seront, toujours selon le même intervenant, loin de la réalité qui sera « bien plus grave, avec 20 000 cas, voire plus, de contaminations ».
L’Algérie connait aujourd’hui plus de 10.000 cas quotidien alors que seuls 2.000 sont annoncés, indique le spécialiste qui explique que « les chiffres annoncés chaque jour par le gouvernement ne concernent que les prélèvements de la PCR » et « 50% des laboratoires privés ne déclarent pas leurs chiffres », chose qui « n’est pas normal ! », s’insurge le docteur.
Le Dr Bitam affirme que nous vivons une situation de 50/50 entre le Delta et l’Omicron, chose qui va changer d’ici à deux semaine, ou le deuxième variant finira par dominer. Le spécialiste assure toutefois que « 100% des cas de décès en réanimation sont causés par le variant Delta » et rappelle que « 100% de décès sont des personnes non vaccinées ».
Immunité collective en février
Selon le Dr Bitam, Omicron « ne présente pas de sévérité particulière, sinon nulle ». Il rappelle que ce variant n’a causé depuis son apparition qu’un seul décès au Royaume-Uni, « et encore, à ce jour nous ne savons si c’est lié directement ». Le spécialiste précise qu’il a « demandé personnellement à consulter le dossier de cette personne. J’attends la réception, sous peu, de ce dossier ».
Le Dr Bitam affirme que « l’on peut espérer atteindre… une immunité collective à hauteur de 70% entre la première et la deuxième semaine du mois de février », à condition, tient-il à préciser « d’accélérer et de généraliser les campagnes de vaccination ».
Bien que le spécialiste s’attend à une immunité collective contre la Covid à partir du mois de février, il indique qu’il ne peut assurer qu’il s’agit de la fin de la pandémie. « Nous allons certainement vivre encore, pendant quelques années, avec le coronavirus », estime le spécialiste.
Il explique que le coronavirus jouit d’une mutation très rapide. « Depuis le début de la pandémie, en 2019, ce virus a muté plus de 7300 fois, tous variants confondus. Parmi ces variants, il existe 4 “mutants” qui présentent un danger sur la santé publique (Alpha, Bêta, Delta et Omicron) », déclare le spécialiste qui ajoute qu’« avec l’immunité collective, on peut espérer que la mortalité liée au coronavirus va baisser considérablement et les hôpitaux totalement désengorgés ».