Avec une 15e couronne, «Djoko» dépasse Pete Sampras (14) et s’installe seul au troisième rang des joueurs les plus titrés en Grand Chelem.
Londres, New York et maintenant Melbourne. La résurgence de Novak Djokovic, sur une table d’opération il y a un an, n’en finit plus: le numéro un mondial s’est offert un 7e sacre record à l’Open d’Australie, un 15e en Grand Chelem, en surclassant Rafael Nadal (numéro 2) dimanche. L’Espagnol n’a tenu qu’à peine plus de deux heures – 2h04 min exactement, moins de temps que la finale dames la veille (2h27 min) – sur la Rod Laver Arena, concassé par l’infernale machine serbe 6-3, 6-2, 6-3. Jamais auparavant, il n’avait sombré en trois sets en finale de Grand Chelem. Un rapide retour en arrière permet de mesurer combien le redressement est colossal.
Il y a un an, Djokovic (31 ans) était sur le point de se faire opérer du coude droit dans la foulée de son élimination en 8es de finale de l’Open d’Australie (par Chung) et avait le moral dans les chaussettes, entre crise de confiance et motivation larvée. Après avoir quitté Roland-Garros moribond, il était même éjecté du top 20 fin juin, pour la première fois depuis près de 12 ans. Le Serbe était pourtant sur le point de recouvrer ses esprits et sa plénitude physique, lui qui avait renoué au printemps avec l’entraîneur de tous ses succès, le Slovaque Marian Vajda, après un an de séparation: depuis l’été dernier, il s’est montré irrésistible dans les grandes occasions, triomphant successivement à Londres, New York, puis Melbourne.
Resté bloqué 2ans, entre 2016 et 2018, son compteur de titres en Grand Chelem s’emballe depuis six mois. Avec une 15e couronne, Djokovic dépasse l’Américain Pete Sampras (14) et s’installe seul au 3e rang des joueurs les plus titrés en Grand Chelem, «encore loin» selon ses mots des vingt trophées record de Roger Federer. Nadal, lui, en reste à 17 titres majeurs. Le numéro un mondial devient aussi le premier à répéter trois fois une série d’au moins trois sacres d’affilée en Grand Chelem (déjà 3 de suite entre 2011 et 2012 et 4 de suite entre 2015 et 2016). Sur la Rod Laver Arena dimanche, même Nadal n’a pu que surnager. Breaké d’entrée, l’Espagnol de 32 ans n’avait marqué qu’un seul point après trois jeux. Jamais, il n’est parvenu à installer un combat avec Djokovic.
Etouffé par la régularité sans faille de son adversaire – seulement neuf fautes directes!-, coupable aussi, face au mur serbe, de fautes beaucoup plus nombreuses qu’à l’accoutumée, en particulier sur son arme numéro un, le coup droit. Illustration de la domination sans partage de Djokovic: Nadal a dû patienter 1h45 min pour obtenir, en vain, son unique balle de break du match!