En 2004 la wilaya d’Alger a engagé une vaste opération consistant en la réhabilitation des vieux immeubles d’Alger dont la première phase du projet concerne quelques 7.200 logements se trouvant sur les grands boulevards à Alger- Centre.
Le ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville avait dégagé à l’époque une première enveloppe de 5 milliards de DA.Placé sous l’autorité de de la direction de l’aménagement et de la restructuration des quartiers (Darq), l’exécution des travaux a été confiée à des entreprises privées quelques fois sans aucune référence technique en matière de réhabilitation du vieux bâti.
Toutefois force est de constater que les travaux de restauration et de ravalement des immeubles vétustes datant de l’ère coloniale dont certains datent de 1900 à l’image de l’immeuble 64 de la célébré rue Larbi Benmhidi malheureusement font l’objet de beaucoup de réclamations et de mécontentement de la part des propriétaires des lieux. Ces derniers se sont plaints en particulier de la cadence du déroulement du chantier qui leur causent des désagréments dans leur vie quotidienne mais à cause également des malfaçons qui ont entaché les opérations de réhabilitations.
Pour en savoir plus sur l’état et la qualité des opérations de confortement des habitations en question ,notre choix c’est porté sur l’appartement de Madame Derradji sis au 8,place Émir Abdelkader en plein centre de la capitale lequel est considéré comme un échantillon représentatif qui fait partie du programme de la wilaya d’Alger. Il faut savoir que dans la wilaya d’Alger, 120.000 vieilles bâtisses, dont certaines construites depuis trois siècles, sont sur le point d’être expertisées, et que ce soit dans le centre historique ou dans d’autres communes.
Pour Madame Derradji « Nous avons une grande inquiétude par rapport à la lenteur des travaux qui ont été entrepris depuis maintenant plus de 4 années mais aussi du risque généré par l’infiltration des eaux de pluies par la toiture parce que les travaux étanchéité sont entachés de malfaçons « regrette-elle.
Elle nous parle avec véhémence à cause des fausses promesses que les responsables de l’entreprise lui ont faites et qui n’ont jamais été respectées lorsqu’il s’agissait de revoir tel ou tel travail de réfection notamment de toiture.
D’ailleurs, madame Derradji se prépare au pire sachant pertinemment qu’avec l’arrivée de la saison hivernale le risque des infiltrations de l’eau de pluie n’est plus à écarté. »Vous savez, depuis quelques années nous avons avec la peur au ventre rien que de penser que nous sommes exposés en permanence à tout genre de catastrophe à cause de la mauvaise exécution petits des travaux, aussi selon mon avis c’est un simple bricolage de façade ».
L’autre phénomène qui a caractérisé ces opérations de rénovation concerne la mise en place de tuiles qui s’effritent bizarrement sous le moindre contact avec l’eau et pourtant on nous a affirmé que ce matériau de construction est d’origine portugaise censé être plus performant que celui fabriqué localement. Après avoir remercié Madame Derradji pour son précieux témoignage relatif à la qualité des opérations de la mise à niveau des bâtisses, nous nous sommes dirigés vers le siège de la Sarl chargée de l’exécution des travaux de réhabilitation des immeubles vétustes.
Fort heureusement c’est le boss de la dite entreprise qui nous accueille dans son bureau avant de se prêter volontiers à nos questions. D’emblée Mr Nacer Guessab a réfuté l’ensemble des allégations qui ont trait à des formes de malfaçons constatées sur les chantiers de son entreprise. »Premièrement je voudrais préciser que notre Sarl MRB n’a reçu l’ordre de service du marché qu’en juin 2013,et que le démarrage effectif des chantiers s’est effectué quelques semaines plus tard et c’est alors qu’on a rencontre de grandes difficultés de confortement du vieux bâti.
L’intervention de nos équipes pour réconforter les lieux a dure plus d’une année et donc cet imprévu nous a fait perdre beaucoup de temps chose que les résidents ne veulent pas prendre en compte ».
Par ailleurs,la pénurie de main d’oeuvre spécialisée dans ce type de travail n’a fait que compliquer les choses d’où un recours à des travailleurs de tout bord sans compétence et sans expérience. »Il y a aussi l’incivisme du citoyen,il n’y a aucun respect ou de dévouement a l’égard de la chose publique, lorsque vous achevez de peindre un mur de la cage d’escalier qui concerne tous les copropriétaire de l’immeuble et que le lendemain vous êtes surpris de constater que le travail a été saboter par les occupants eux-mêmes il y a de quoi se lamenter devant une telle situation.
D’après les déclarations de premier responsable de la Sarl MRB, son entreprise est soumise à diverses pressions autrement entre l’enclume et le terreau;d’une part il y a les résidents des immeubles et d’autres part ce sont les autorités de la wilaya d’Alger qui le harcèle à chaque occasion pour achever les travaux.
Cependant force est de constater que dans toute cette affaire de réhabilitation des vieux bâti, il ne faut pas oublier ces braves ouvriers pour leur majorité des chefs de ménages qui se débattent dans des problèmes liés à leurs salaires et leurs conditions de sécurité dans leur travail.Là est une autre affaire…