L’accusé a sommé la victime de lui verser la somme conclue en attendant l’accomplissement des formalités administratives.
L’arnaque. Peu bavard et intraitable. Tel a été le procureur du tribunal de première instance d’Oran, n’ayant pas trop tardé dans son réquisitoire, en requérant une sentence de 5 années de prison ferme et une amende de 50 000 dinars contre deux individus accusés d’usurpation de fonction, faux et usage de faux, menaces et chantage. Dans le sillage de leur coup déjoué, les mis en cause, se faisant passer pour des militaires, ont même présenté des cartes professionnelles et des cachets humides comme quoi appartenant au ministère de la Défense nationale. L’un deux s’est même présenté en treillis officiel, devant une employée du dispensaire du Front de mer. Se faisant passer pour des officiels chargés de la lutte contre la corruption, les trois accusés sont allés jusqu’à demander à l’employé la présentation de tous les documents de gestion de ladite infrastructure sanitaire de proximité. N’ayant pas paniqué, l’employée a pris tout son temps pour rendre compte à son directeur, en lui faisant part de ses suspicions sur l’action de «ces invités de circonstance».
À son tour, le directeur du dispensaire a, sur le champ, pris attache avec la direction de la santé, l’informant d’une «visite inopinée» de «l’institution» en charge de la lutte contre la corruption. D’une dextérité rapide, une souricière a été tendue aux faux chasseurs de la corruption. L’employée ciblée en premier lieu, ayant ramassé ses forces et son ingéniosité, a pris attache avec les trois usurpateurs, les informant que toute la documentation qu’ils ont demandée à leur premier passage est prête. A peine adossés sur les sièges du bureau de l’employée, que les deux mis en cause sont tombés dans le filet et ont fait l’objet d’arrestation en flagrant délit d’usurpation d’identité et de fonction. Leur complice, n’étant pas présent, s’est éclipsé dans la nature en prenant la fuite. Ce dernier continue à faire l’objet de recherches. De telles affaires ne sont plus de simples faits divers. Les justiciers, ayant beau traiter de tels dossiers, ne semblent pas près de chômer de sitôt, vu le nombre important des délits inscrits à ce chapitre.
En effet, la cour d’appel d’Oran vient de juger un trentenaire dans un procès à l’issue duquel il a prononcé une condamnation de trois années de prison ferme contre le mis en cause, accusé d’appartenance à une bande de malfrats spécialisée dans les vols de voitures et l’escroquerie. Cette histoire a commencé au mois d’avril dernier. Une personne, se présentant en tant que victime auprès des services de police, s’est plaint d’avoir fait l’objet d’arnaque lui ayant coûté la perte d’une somme de 100 millions de centimes qu’elle a versés pour l’achat d’une voiture qu’elle n’a, par la suite, jamais acquise. Ayant ouvert un vaste front d’investigations, les policiers ont, tout en identifiant le mis en cause, abouti dans leur rapport d’enquête, au fait que la transaction a été fictive, tandis que la victime, originaire de la ville de Béchar, a fait l’objet d’arnaque.
Le mis en cause a tout simplement présenté une voiture à vendre sur le site de Ouedkniss avant que la victime de ne se présente. L’accusé a, de prime abord, sommé la victime de lui verser la somme conclue, en attendant l’accomplissement de la procédure administrative. Ce qui fut fait avant que l’escroc ne s’évapore dans la nature et tombe entre les mains des policiers après l’avoir pourchassé sur la Toile, identifié et arrêté.
Wahib AÏT OUAKLI