Interpellés pour enquête, des importateurs intéressés par le gain facile, ne trouvent rien de mieux à dire pour se disculper que d’exprimer leur «ignorance de la réglementation».
Les services douaniers près le port d’Oran ont saisi 51 conteneurs chargés de bananes provenant du Brésil. Pour cause, l’importateur a transgressé les clauses contenues dans le cahier des charges régissant le commerce international. Plusieurs conditions stipulent que l’importation d’un quelconque produit alimentaire ne doit aucunement dépasser le nombre de neuf conteneurs dans chacune des transactions d’importation.
Le commerçant en question n’a toutefois pas échappé à la réglementation. Outre la saisie de sa marchandise, il a été arrêté avant d’être verbalisé, auditionné pour qu’il soit poursuivi devant les tribunaux pour transgression de la loi réglementant le commerce extérieur. Jalonné par tant de garde-fous le réglementant, le secteur du commerce extérieur connaît des coups tordus, souvent orchestrés aux dépens de cette armada de mesures.
Interpellés pour enquête, des importateurs intéressés par le gain facile ne trouvent rien de mieux à dire pour se disculper que d’exprimer leur «ignorance de la réglementation». «La formation de ces importateurs est, à plus d’un titre, nécessaire», préconisent les spécialistes expliquant tout en plaidant pour «la nécessité de sommer ces importateurs à mettre en place des services de contentieux devant se charger exclusivement du volet juridique et autres services devant assumer le volet qualité avant la conclusion d’une quelconque transaction commerciale».
Jusque-là, rien de cela ne s’est produit chez ces commerçants qui continuent à bafouer la réglementation en vigueur. «Ce sont eux (des importateurs) qui font leurs commandes à l’étranger alors qu’ils ignorent totalement les règles exigées dans le cadre du contrôle de qualité et de santé publique», indique -t-on ajoutant que «ce sont eux qui procèdent au chargement de leurs importations dans les conteneurs dont ils attendent l’arrivage dans les ports algériens pour les réceptionner avant d’inonder le marché algérien».
«Certains importateurs peuvent aller jusqu’à céder en n’imposant pas la loi algérienne comme préalable lors d’une quelconque commande opérée!», s’est-on exclamé. C’est d’ailleurs le cas des pièces détachées automobiles totalisant un poids de 16,6 tonnes qui ont été refusées d’admission au port sec d’Es-Sénia, au courant du mois de novembre. Une première cargaison de 8 tonnes et d’une valeur de 13,5 millions DA en provenance de l’Union européenne avait été refoulée au début du mois de novembre en cours pour défaut d’étiquetage en langue nationale. Deux autres cargaisons de 4 tonnes en provenance de l’Union européenne (UE), d’une valeur totale de 4,4 millions DA, ont été refoulées dans l’intervalle de deux jours pour la même infraction.
Les mêmes services de contrôle aux frontières relevant de la direction du commerce ont procédé, dernièrement, pour la même infraction, au refoulement d’une cargaison de 4,6 tonnes de pièces détachées d’une valeur de 8,7 millions DA. Les services de contrôle aux frontières au port d’Oran ont refoulé, en fin octobre dernier, deux cargaisons de bananes en provenance de l’Equateur, totalisant 5040 tonnes pour double étiquetage.
Ce n’est pas tout. Une telle transgression s’ajoute à l’ignorance involontaire des règles jalonnant le commerce extérieur. Des ressortissants algériens vivant à l’étranger, d’autres partis en vacances, n’hésitent pas à introduire dans le territoire algérien des marchandises interdites d’accès dès leur retour sur le sol algérien. Les agents de l’inspection divisionnaire des douanes du port d’Oran ont, à plus d’un titre, fait face à des situations sidérantes.
Tout récemment, ils ont opéré à la saisie de 600 caméras de surveillance en possession de deux voyageurs en provenance de la ville espagnole d’Alicante. C’est ce que nous avons appris auprès des services des douanes ajoutant que «l’opération de saisie a été opérée à l’arrivée d’un navire de l’Entreprise nationale de transport maritime des voyageurs grâce à la vigilance des douaniers».
Ladite marchandise saisie est classée dans la catégorie des produits sensibles dont l’importation est soumise à une autorisation accordée par des services hautement compétents. Les caméras saisies étaient réparties sur deux véhicules de deux passagers arrêtés en possession également de 600 téléphones portables. Une procédure judiciaire a été entamée pour les déférer devant la justice, selon la même source.