Une grève de trois jours a été entamée, hier, par les enseignants et agents administratifs de la faculté des langues étrangères de l’Université Oran 2 Mohamed Benahmed’ pour protester contre « l’agression dont a été victime, la veille, la doyenne de la faculté par un groupe d’étudiants membres du bureau local de l’organisation estudiantine UGEA, a-t-on appris de source proche du corps enseignant de ladite faculté. Un incident de trop qui s’ajoute à une longue liste de méfaits imputés aux organisations estudiantines, très souvent tenues pour responsables de « ce climat délétère » dans lequel évoluent aussi bien étudiants qu’enseignants et administrateurs. Un comportement qui cause, chaque année, des retards considérables dans le planning des cours et des examens à cause des grèves sans préavis et autres fermetures des portes de la faculté, et qui obligent tout le monde à travailler sous la pression et non dans la sérénité comme l’exige un enseignement de qualité.
Dans un communiqué diffusé hier, le personnel de la faculté estime, en effet, que cette agression, qualifiée de « barbare », s’inscrit dans la continuité d’une ligne de pratiques abusives, de tout temps dénoncée, de la part de cette organisation estudiantine qui, souligne-t-on « ne cesse d’entraver le fonctionnement de l’établissement et de retarder, à chaque fois, le programme des cours et des examens, sous couvert de défendre les intérêts des étudiants. »
« Aujourd’hui, puisqu’on est arrivé à l’usage de la violence physique sur des membres du personnel, en plein exercice de leurs fonctions, il est temps d’exiger l’application stricte des lois en vigueur réglementant le fonctionnement des établissements publics et garantir par la loi la protection de ces fonctionnaires dans l’exercice de leur mission. Nous exigeons également l’activation des lois réglementant les activités des associations estudiantines à l’intérieur de l’enceinte universitaire et leur contrôle dans le cadre des principes de l’Etat de droit qui garantissent la protection des citoyens de toutes formes d’abus », lit-on dans ce même communiqué où les enseignants et les administrateurs de la faculté ne manquent pas, enfin, d’exprimer leur totale solidarité avec leur doyenne. Selon le récit des faits rapporté par la doyenne de la faculté, une quinzaine d’étudiants affiliés à l’organisation estudiantine UGEA a pris d’assaut, avant-hier, le bureau du secrétariat du décanat et tenté de forcer la porte du bureau de la doyenne. Il a fallu l’intervention d’une quinzaine d’agents de sécurité de la faculté et de l’université pour les faire sortir du décanat.
Houari Barti