Oran: Hausse subite des prix des fruits et légumes

Oran: Hausse subite des prix des fruits et légumes

Le marché d’Oran, qui a connu une stabilité notable ces derniers mois, est en combustion brûlante ces derniers jours.

C’est comme pour les politiciens, aucun des partenaires sociaux ne rate l’occasion de spéculer, à l’approche de la rentrée sociale. Les commerçants, eux aussi, se mettent de la partie en mettant les consommateurs sur leurs gardes en revoyant à la hausse les prix des produits de large consommation, dont notamment ceux des fruits et légumes ainsi que des viandes de toutes les couleurs.

Le marché d’Oran, qui a connu une stabilité notable ces derniers mois, est en flambée brûlante ces derniers jours. Peut-on ainsi dire que ces commerçants reprennent du poil de la bête? Rien n’indique le contraire tant que le constat est de visu perceptible. La pomme de terre, dont le prix n’a pas dépassé les seuils de 25 à 30 DA durant plusieurs mois, est affichée au tarif double allant de 50 à 60 DA/kg, soit une hausse de 50%.

La salade, cette laitue tant demandée et consommée durant la saison d’été, est vendue au prix fort de 200 DA/kg. Or, son prix n’a pas cessé de friser les seuils de 120 DA durant plusieurs mois. Idem pour la carotte dont le coût s’est élevé de 30 à 40%. Son cours, qui n’a pas franchi 50 à 60 DA/kg durant plusieurs mois, oscille entre 90 et 100 DA/kg. La courgette, qui n’a pas échappé à la règle de la hausse subitement décidée, est cédée au prix de 160 à 180 DA alors que son prix, qui n’a pas changé depuis plusieurs mois, a été fixé entre 100 et 120 DA/ kg. Idem pour les haricots verts qui n’ont pas été épargnés par cette hausse qui atteint le summum.

Les nouveaux prix imposés sont fixés à 200 DA/kg, selon la qualité et la provenance du produit. La tomate n’a connu aucun mouvement des prix puisque ne dépassant pas 60 DA/kg. La production de ce fruit a atteint toutes les prévisions.Idem pour la viande ayant repris une envolée après une accalmie qui a peu duré. Si le poisson du pauvre (la sardine) est fixé entre 500 et 600 DA/kg, les crevettes sont incandescentes.

Leur prix oscille entre 3 200 et 3 500 DA/kg. Là encore, la notion de calibre et de qualité est à la fois prise en compte en avançant des argumentaires ne tenant pas trop la route. Idem pour le poisson cédé au tarif oscillant entre 1 500 et 2 500 DA/kg. La volaille, ou tout simplement le poulet, n’est pas en reste. Son prix éreinte plus d’un en se rendant compte qu’il est affiché à 350 DA/kg. Idem pour la viande rouge. Celle de l’agneau est cédée au prix de 1 500 DA/kg alors que la viande bovine est fixée entre 1 200 et 1 500 DA/kg. Or, la majeure partie de cette chair animale provient de l’abattage clandestin de Hassi Ameur, Hassi Mefsoukh et Hassi Bounif, c’est-à-dire qu’elle n’est soumise à aucun contrôle ni encore moins à une quelconque imposition fiscale vu qu’elle échappe à tout contrôle. Aucun état d’esprit ni encore un moindre argumentaire, ne peuvent justifier une telle chaleur. Des commerçants trouvent toutefois des sorties en s’innocentant.

Dans le bafouillage, ils arrivent à balbutier en avançant le fait que cette augmentation est décidée par la conjoncture climatique actuelle qui prévaut dans l’ensemble des régions productrices de fruits et légumes. Se justifiant pêle-mêle, ils ne se gênent pas pour dire que s’approvisionner durant la période des grandes chaleurs constitue un coup de jeu de poker. Autrement dit, le commerçant, s’aventurant à alimenter le marché de gros à partir des fermes lointaines, risque de subir des pertes en gros en perdant aussi bien la marge bénéficiaire que son fonds de roulement, c’est-à-dire son capital.

Or, des commerçants zélés, saisissant la moindre occasion qui se présente, trouvent «l’ingénieuse» idée pour se disculper en avançant des justifications en vrac comme les risques de pertes pouvant être provoquées par la vague de chaleur, le manque de pluviométrie ayant mis en péril plusieurs fermes, d’où le manque de production, notamment les produits facilement périssables. Cette nouvelle situation a totalement surpris plus d’un ne trouvant rien à dire que de se résigner à leur triste sort tout en abdiquant à la triste réalité. La situation a totalement été chamboulée sans aucune explication tangible! A quand donc la régulation d’un marché? Ou encore, s’agit-il d’un coup de vent destiné à occuper les ménages pendant cette rentrée sociale dont l’épreuve s’annonce comme à chaque année, rude?