Oran: La mercuriale des bidonvilles

Oran: La mercuriale des bidonvilles

Récemment, pris la main dans le sac à l’issue d’une virée dans ce quartier, des individus ont transformé cette zone en chantier bien organisé.

À Oran, le phénomène des constructions illicites est un vrai business faisant que les constructions sont vendues et revendues alors que d’autres sont mises en location. Et pour preuve, le bidonville de Coca, situé au sud-ouest de la ville d’Oran, n’est autre qu’un gigantesque projet de redéveloppement visant à métamorphoser cette zone urbaine habitée généralement par la classe prolétaire. En effet, l’état actuel de cette localité est une illustration parfaite de l’orientation “néolibérale” de nos élus locaux. La complicité avérée des élus locaux et le populisme malsain de certains a accentué sérieusement cette crise. Récemment, pris la main dans le sac, à l’issue d’une virée dans ce quartier, des individus ont transformé cette zone en chantier bien organisé.

Des équipes de maçons sont en pleine œuvre et les taudis y poussent comme des champignons. Les protagonistes n’ont pas du tout froid aux yeux, comptant peut-être sur des appuis occultes, avec la bénédiction des pouvoir publics. Des lotissements ont été scindés en parcelles, vendus à 20 et 30 millions, tandis que les baraques achevées sont cédées à pas moins de 70 millions. C’est la ruée vers l’or, dira un confrère, “tag 3la men tag”, répondra un des gestionnaires de cette esplanade, ajoutant que ces opportunistes devront acquérir un logement décent à Belgaïd, voire Canastel avant la prochaine rentrée sociale. Au pire des cas, des représentants de la force publique viennent établir des procès-verbaux lorsque ces constructions sont finalement érigées et occupées, mais n’interviennent jamais avant que le méfait ne soit accompli. Il est plus qu’évident que la multiplication des opérations de relogement des familles, dans le cadre du plan de lutte contre l’habitat précaire, a ouvert l’appétit à de nombreuses personnes, à la faveur, notamment, de la nouvelle décision du wali visant à entamer une campagne de régularisation foncière.

Depuis, c’est le branle-bas le combat dans cette zone où les spécialistes des ghettos locaux reviennent à la charge en érigeant ces nouvelles baraques dans l’espoir de bénéficier d’un logement social. Il conviendra de rappeler dans ce sillage que plusieurs sites sont identifiés où des personnes accaparent, en toute impunité, des sites et des assiettes foncières pour ériger ces constructions illicites. Il a été constaté qu’à chaque fois qu’une zone est soumise à un contrôle, des camps de fortune réapparaissaient dans d’autres parties de la périphérie urbaine. Le but étant, à chaque fois, de mettre l’État au pied du mur. Notons que près d’un millier de constructions illicites ont été réalisées après 2011.