ORAN- Une conférence sur le thème « Réflexions autour de l’habitat vernaculaire du bassin méditerranéen, cas de l’rchitecture saharienne » a été animée, samedi à l’Institut d’architecture de l’USTO « Mohamed Boudiaf », par l’architecte française Maya Ravéreau, à l’occasion de la sortie du quatrième numéro de la revue spécialisée « Madinati ».
L’architecture saharienne prend en compte les différentes contraintes, notamment le climat, le milieu, ainsi que la culture. Elle fait le lien de l’architecture entre le passé, le présent et les perspectives futures, mais compose tout particulièrement avec le climat, a indiqué Maya Ravéreau.
L’habitat vernaculaire compose avec son environnement, avec le climat, avec le vent, le soleil et la maison devient alors un abri. Pour ce faire, l’architecture des espaces extrêmes use de différentes stratégies, a-t-elle expliqué.
Maya est la fille du célèbre architecte André Ravéreau, qui a beaucoup travaillé sur la vallée du M’zab et a publié plusieurs ouvrages sur l’architecture du M’zab et de Manuelle Roche, photographe ayant beaucoup contribué dans les recherches de son mari et publié un livre « L’architecture du M’zab par les photos », préfacé par Mouloud Mammeri.
Elle travaille actuellement sur l’œuvre de son père, a-t-elle fait savoir soulignant que André Ravéreau n’a pu comprendre sa région natale, la Normandie, qu’après avoir découvert et compris le M’zab.
Le dernier numéro de « Madinati » consacre un dossier à cette thématique intitulé « Villes sahariennes, autodestruction ou projet urbain alternatif ? », dans lequel des spécialistes contribuent à la présentation de l’architecture saharienne dans ses différentes dimensions, notamment par rapport au climat, et les innovations apportées par les anciens dans la gestion de l’environnement et de l’eau à travers l’antique système des fouggara.
« Le dernier numéro de cette publication se veut une invitation au voyage dans l’Algérie profonde, dans des espaces méconnus du Sahara algérien, qui occupe 80% du territoire national et dispose de 90% des richesses du pays », a souligné le directeur de la revue « Madinati », Djillali Tahraoui.
Pour cet architecte, c’est une opportunité à saisir pour démystifier l’image exotique, voire fantasmée, véhiculée très souvent sur le Sahara, en rapport avec les représentations surréalistes héritées des orientalistes, ajoutant que ces espaces dégagent une symbiose paysagère et structurale, à la fois spatiale et sociale.
« Les défis actuels dictés par les différentes mutations et transformations affectant le paysage social, physique et naturel, amènent à aborder la question avec une approche plus réaliste, loin des clichés et des recettes stéréotypées », a-t-il ajouté.
Le dossier présenté dans le numéro 4 de Madinati tentent d’éclairer les lecteurs sur la singularité de ces espaces et la nécessité de leur prise en charge de manière adéquate, plaidant pour la nécessité de promouvoir la recherche sur les espaces sahariens et de veiller sur l’équilibre si fragile et si sensible entre les exigences du développement et la fragilité du milieu.