En effet, comment peut-on réaliser un hôtel sur une terre agricole avec un simple désistement ? “Il y a des facilités de toutes parts. Il suffit d’approuver l’extension du PDAU, et la parcelle agricole disparaît de la carte.”
Apparemment ni décret présidentiel ni instructions des ministres de l’Agriculture successifs à propos de la préservation des terres agricoles contre l’avancée du béton ne suffisent plus. Les déclarations des ex-ministres de l’Agriculture, Sid Ahmed Ferroukhi : “Pas de logements ou autres sur les terres agricoles” ou celle de Abdelwahab Nouri : “On ne peut pas rester indifférent face aux crimes perpétrés contre les terres agricoles qui se transforment en chantier”, n’ont pu freiner la dilapidation du foncier agricole.
À chaque extension de PDAU, des terres agricoles de haute valeur sont ainsi sacrifiées. La preuve, l’EAC (exploitation agricole collective), ex-domaine Si Fodil, vit ses derniers moments si le projet d’un hôtel se concrétise sur sa parcelle de terre agricole mitoyenne à la station- service de Oued Tlélat. “L’un des membres de l’EAC s’est désisté d’une parcelle d’une superficie de 2 ha de terre agricole au profit d’un investisseur sans aucune concertation avec l’ensemble du collectif”, confie un des membres de cette exploitation avant d’ajouter : “Le partage de l’EAC n’a jamais été entamé entre ses différents membres et nous avons la mainlevée sur tout le patrimoine de l’exploitation et personne ne peut prendre une décision unilatérale”. En effet, comment peut-on réaliser un hôtel sur une terre agricole avec un simple désistement ?
“Il y a des facilités de toutes parts. Il suffit d’approuver l’extension du PDAU, et la parcelle agricole disparaît de la carte”, souligne notre source. Plus grave encore, la commission technique de la daïra de Oued Tlélat s’est déplacée sur le site pour le préserver d’une habitation mitoyenne et constater qu’elle n’entrave pas le projet de l’hôtel alors que “nous avons payé le patrimoine de l’exploitation, et nous avons obtenu la mainlevée. Pourquoi la commission technique n’a-t-elle pas invité les membres de l’EAC pour en savoir plus sur la situation de l’indu occupant et de la parcelle du projet”, s’insurge un membre de l’EAC. Les exploitants sollicités ignorent totalement la procédure engagée par les autorités locales pour urbaniser la parcelle agricole.
Pourtant, maquette et plans sont déjà disponibles, ce qui montre que le projet est en bonne voie et que seule la justice tranchera sur le litige entre exploitants et investisseur. L’affaire n’en est qu’à ses débuts et les exploitants sont décidés à faire valoir leurs droits.