ORAN – Le ministre des Affaires religieuse et des Wakfs, Mohamed Aïssa, a présidé vendredi à Oran, en présence de l’envoyé du Pape François, le cardinal Giovanni Angelo Becciu, la cérémonie de réouverture de la chapelle de Notre-Dame Santa Cruz, après sa restauration.
La délégation a procédé également à la baptisation de l’esplanade de cette église « place du vivre ensemble en paix ». La réouverture de cette église intervient après une opération de restauration et de réhabilitation, à laquelle l’Etat algérien a consacré un financement à hauteur de 60% du coût, estimé à 340 millions de DA.
La délégation a suivi, par la même occasion, un exposé illustrant l’état dans lequel se trouvait la structure avant ce projet, notamment la dégradation de la bâtisse et les problèmes d’étanchéité.
Arrivé à Oran vendredi après-midi, à la tête d’une délégation du Vatican, l’envoyé du Pape François, le cardinal Giovanni Angelo Becciu, préfet de la Congrégation des causes des saints, prendra part samedi, dans la capitale de l’ouest du pays, à une cérémonie de béatification de 19 religieux catholiques, restés attachés à l’Algérie, et morts durant la décennie noire.
« L’attachement de ces religieux à l’Algérie et leur ferme décision d’y rester malgré les sollicitations de leurs familles pour les rejoindre, était un modèle du vivre ensemble et de partage avec l’Autre », a souligné l’envoyé du pape François, dans une déclaration en marge de cette cérémonie.
Un édifice restauré à sa dimension historique et culturelle
Le sanctuaire a été érigé sur le mont « Murdjadjo » après l’épidémie de choléra qui avait dévasté la ville en 1849. Son emplacement surplombant la ville fait de lui un des édifices historiques les plus visibles à Oran. Le sanctuaire a fait l’objet d’une restauration qui a constitué un lieu d’échanges multiples, ayant notamment permis la mise en place d’un chantier-école au profit des jeunes apprentis et architectes.
Ce chantier dont la gestion a été confiée à l’Association diocésaine d’Algérie, a ainsi accueilli une trentaine de stagiaires de l’École de formation de l’association socioculturelle « Santé Sidi El-Houari » (SDH). Ces apprentis en menuiserie, maçonnerie et taille de pierre ont également participé à la restauration des garde-corps de la structure (protections au bord de la falaise).
Une autre association locale, « Bel-Horizon », également connue pour son investissement dans la valorisation du patrimoine, a encouragé, quant à elle, la formation de nombreux étudiants en architecture. Le chantier de restauration s’est décliné en une véritable plateforme pédagogique.
Pour l’évêque d’Oran et représentant de l’association diocésaine, Jean-Paul Vesco, « la mise en place d’un chantier-école a donné l’opportunité à des centaines de jeunes d’approfondir leur formation en étant confrontés à un vrai chantier de monument historique ».
« En plus des activités didactiques, diverses entreprises et artisans locaux sont intervenus sur le chantier, notamment pour la rénovation et la décoration de la chapelle », a-t-il signalé.
Ces activités se sont révélées avoir « une véritable dimension interreligieuse, interculturelle et citoyenne », a souligné l’évêque, ajoutant que « des activités culturelles et citoyennes sont en projet avec des acteurs locaux ». Mise sous le signe du « vivre ensemble en paix », l’esplanade du sanctuaire accueillera, samedi, la béatification de l’ancien évêque d’Oran Pierre Claverie et les autres religieux morts en Algérie durant la décennie noire.