ORAN : Trois corps sans vie repêchés

ORAN : Trois corps sans vie repêchés

Dans son message, Mohamed Aïssa laisse croire que la cote d’alerte est à son apogée.

Trois corps sans vie viennent d’être repêchés par les pêcheurs d’Oran, apprend-on auprès du directeur de la pêche Mohamed Bengrina. Il a ajouté que «les deux premiers corps, d’un homme et d’une femme, ont été découverts dans la nuit de mardi à mercredi dans les eaux territoriales entourant l’île de Paloma, faisant face à Bousfer-Plage». Le troisième a été repêché hier matin prés de la plage de Bouzedjar rattachée à la wilaya de Ain Témouchent», a-t-il affirmé à L’Expression. Pour les besoins de l’enquête, les dépouilles mortelles ont été transférées vers les structures sanitaires pour identification. «Nos pêcheurs se sont mobilisés dans cet élan de recherche des disparus», a-t-il annoncé.

À Oran, c’est le branle-bas de combat. L’accentuation, ces derniers jours, des tentatives de l’émigration clandestine, oblige. En effet, la wilaya d’Oran vient de décider de la mise en place d’une cellule de crise. Celle-ci, comprenant les services de la Protection civile, ceux de la sûreté de wilaya et de la direction des transports, a pour mission principale de gérer les opérations de recherche de 18 candidats à l’émigration clandestine, portés disparus en pleine mer depuis jeudi dernier.

Ladite cellule est chapeautée par la wilaya d’Oran. Le directeur de la Protection civile de la wilaya d’Oran a souligné que «d’importants moyens ont été mobilisés pour ces opérations auxquelles participent également les services des gardes-côtes». En plus d’une vingtaine de zodiacs semi-solides et de 10 zodiacs, 40 plongeurs se sont lancés dans les recherches en collaboration avec des gardes-côtes de la façade maritime de l’ouest du pays. Les personnes portées disparues jusque-là, ont, dans leur tentative avortée, pris une embarcation transportant 29 candidats à l’émigration clandestine à partir des côtes oranaises. En pleine haute mer, un incendie a ravagé l’embarcation. Jusque-là, neuf personnes ont été sauvées, dont trois mineurs, par un bateau commercial battant pavillon du Libéria, près de Ténès, dans la wilaya de Chlef. Aussi, les corps sans vie d’une femme et de sa fille, faisant partie des disparus, ont été repêchés samedi dernier au large d’Oran. Il s’agit là d’une mesure décidée par la wilaya d’Oran visant d’abord la recherche des disparus, mais entrant essentiellement dans le cadre de la lutte contre le phénomène de la harga ayant endeuillé, ces derniers mois, plusieurs dizaines de familles algériennes. Outre cette mesure, d’autres institutions se mettent de la partie, en l’occurrence le ministère des Affaires religieuses et des Waqfs ayant décidé de se lancer dans une campagne de sensibilisation. Mohamed Aissa a appelé, mardi, les imams à travers le territoire national à consacrer une partie de leur prêche de demain à la sensibilisation sur le phénomène de la migration clandestine, tout en prodiguant des conseils aux jeunes pour qu’ils ne «cèdent pas à cette funeste tentation». Expliquant sa démarche, le ministre a, dans sa page Facebook, souligné que «cet élan national vise à prodiguer des conseils aux jeunes dans les prêches de vendredi et les halakate organisées dans les mosquées pour qu’ils ne cèdent pas à cette tentation funeste». Conscient du rôle prépondérant des imams, le ministre a, toujours dans son appel, invité les imams à consacrer une partie de leur prêche du vendredi 28 décembre à ce sujet». Il a argumenté son appel en mettant en valeur «toute initiative à même d’éveiller la conscience de la société». À décoder le message du ministre, il laisse croire que la cote d’alerte est à son apogée. Il a, d’ailleurs, jugé utile de rappeler que «les barques de la mort ravissent des enfants à leurs familles pour les jeter à la mer ou leur offrir une vie humiliante dans des centres de rétention à l’étranger».