Il fut un temps où les enseignants et les établissements scolaires étaient sacrés, où on l’on n’osait pas croiser nos professeurs en dehors de l’école, encore moins s’adresser à eux avec condescendance. C’était le bon vieux temps qui a cédé sa place aux agressions, aux insultes et aux menaces que subissent ces professeurs qui, pourtant, sont si proches de la prophétie.
Mardi, le lycée Ahmed Abd el Rezak à Oran, a vécu une matinée tumultueuse lorsque deux personnes “cagoulées” se sont rendues à cet établissement munies d’armes blanches, sans surprise aucune, avec des mauvaises intentions dans la tête.
Ces deux se sont dirigés vers l’immeuble de l’administration où ils ont mis le feu à l’entrée principale, laissant derrière eux un message menaçant. Cette attaque préméditée a eu lieu au vu et au su des élèves et des enseignants qui étaient omniprésents dans la cours de récréation. Les deux criminels ont laissé toutes les personnes ayant assisté à cette scène invraisemblable, traumatisées et en état de panique.
Les enseignants rapportent que vers 10h, ils ont remarqué deux personnes qui ont accouru dans la cours du lycée armées de couteaux et une bouteille d’essence, se dirigeant vers l’administration. Au milieu des cris des élèves, les attaquants ont jeté cette bouteille pour mettre le feu et ils ont pris leurs jambes à leur cou juste après.
Modus operandi des terroristes de la décennie noire
Le plus choquant de cette histoire a été découvert après avoir éteint le feu. En effet, les deux personnes ont laissé des messages pour le moins qu’on puisse dire, flippants. La lettre a été signée par “les messagers d’Allah, envoyés aux employés de ce secteur”.
Ils ont inscrit en guise d’introduction le verset coranique 60 de Sourate Al-Hajj ( Le pèlerinage ) “ainsi en est-il quiconque châtie de la même façon dont il a été châtié, et qu’ensuite il est victime d’un nouvel outrage, Allah l’aidera, car Allah est certainement Absoluteur et Pardonneur”. Poursuivant avec des menaces d’éventuelles attaques si la situation ne change pas, faisant allusion au favoritisme des riches et des hauts placés.
Un cri de détresse
Depuis cet incident, les enseignants sont en grève et refusent catégoriquement de retourner aux classes, à moins que des dispositifs de sécurité soient mis en place notamment dans ce lycée situé dans une région isolée, faisant de l’établissement une cible facile pour les vols et les agressions.
De son côté, le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’Éducation (CNAPESTE) a exprimé son soutien absolu aux enseignants, affirmant que cette catégorie de la société est de plus en plus exposée aux dangers de ce genre. Suite à quoi, l’instance appelle les autorités à intervenir pour protéger et punir.