L’affaire qui s’est jouée récemment dans une clinique privée à Bordj El Kifan mêle trafic de psychotropes, falsifications d’ordonnances médicales et implication d’un médecin et son infirmière.
Hier, 17 décembre 2024, quatre suspects, dont un cadre militaire, ont été placés en détention provisoire par le tribunal de Dar El Beïda. Ils sont accusés de trafic de substances psychotropes, en l’occurrence des comprimés de Tramadol et Prégabaline, deux médicaments réglementés, souvent détournés pour leur usage récréatif ou addictif.
Par ailleurs, un chirurgien spécialisé en orthopédie et son infirmière, exerçant tous les deux dans une clinique privée à Bordj El Kiffan ont été placées sous contrôle judiciaire, accusés d’avoir rédigé des ordonnances médicales frauduleuses en échange de 10 000 dinars par consultation.
Trafic d’hallucinogènes : 4 suspects placés en détention à Alger
Parmi les quatre suspects dans cette affaire, F.D., cadre à la caserne militaire de Mohammedia, ainsi que F.A. Kamal, M. Sofiane, et A. Mohamed, tous résidant à Khazrouna (Blida), sont poursuivis pour possession de substances psychotropes dans le but de les vendre. De plus, ils sont accusés de port d’armes prohibées.
En effet, lors de leur arrestation, les autorités ont trouvé environ 900 comprimés de Tramadol et Prégabaline. Ils étaient soigneusement dissimulés sous les sièges de leur véhicule, répartis en trois boîtes par siège. Ces substances, utilisées dans le traitement de la douleur aiguë et de troubles neurologiques, sont souvent recherchées sur le marché noir, en raison de leurs effets secondaires.
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Les services de sécurité de la wilaya d’Alger ont donc mené une enquête rigoureuse. Lors des perquisitions des domiciles des suspects, la police a mis la main sur des ordonnances médicales suspectes et congés maladie. Celles-ci portent le cachet médical d’une clinique privée à Bordj El Kiffan ont été saisis.
Un médecin prescrit des psychotropes contre de l’argent : une clinique à Alger sous contrôle
Ainsi, la police a suspecté un lien direct avec cette clinique. Son propriétaire, un médecin chirurgien répondant aux initiales B. E, ainsi que son infirmière, K.B., ont été interrogés. Dans le cadre de l’enquête, les services de sécurité ont révélé que la clinique ne consigne pas les informations des patients qui s’y rendent. Un manque de traçabilité qui a laissé place à davantage de soupçons. Car ce manquement permet de dissimuler plus facilement les activités illégales des accusées.
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Lors du jugement, trois suspects ont avoué leur implication dans le trafic de psychotropes. Affirmant que le médecin leur délivrait des ordonnances contre un paiement de 10 000 DA par consultation. Le quatrième a nié, cependant, les fouilles ont révélé des preuves solides contre lui. Actuellement, les quatre accusés restent sous enquête. Ainsi, les autorités examinent de plus près les liens possibles avec d’autres réseaux de trafic. Par ailleurs, le chirurgien B.E et l’infirmière K.B, restent sous contrôle judiciaire.