L’Organe national de la protection et de la promotion de l’enfance a reçu plus d’un demi-million d’appels sur son numéro vert le 11 11, relatifs à des dénonciations des atteintes aux droits de l’enfant, entre la période allant du mois de janvier au 30 septembre dernier. Selon Meriem Cherfi, 1822 cas d’atteintes aux droits de l’enfant ont été traités.
Salima Akkouche – Alger (Le Soir) – Le signalement pour atteinte aux droits de l’enfant reste encore une démarche timide. La déléguée nationale à la protection de l’enfance, Mme Meriem Cherfi, le reconnaît et assure que son établissement est en train de vulgariser la démarche auprès du grand public. Beaucoup ignorent encore qu’en Algérie, et en cas d’urgence, un enfant maltraité qui nécessite une protection immédiate peut être retiré à ses parents pour qu’il soit confié, par le juge des mineurs, à l’une des structures d’accueil relevant du ministère de la Solidarité nationale, à un tiers digne de confiance, ou à une famille d’accueil. Ces mesures sont pourtant mises en place, confirme Mme Meriem Cherfi.
La déléguée nationale à la protection de l’enfance qui a présidé hier l’ouverture d’un séminaire international sur l’importance du signalement dans la protection de l’enfant en danger, a annoncé que, depuis le début du mois de janvier dernier et jusqu’au 30 septembre dernier, son département a reçu 527 844 signalements sur le numéro vert (11 11), dont 1 822 cas d’atteintes aux droits de l’enfant ont été pris en charge, 1 066 cas concernent des garçons et 756 des filles. Ces signalements, dit-elle, sont liés à des cas de maltraitance, exploitation économique, mendicité ou incapacité des parents à maîtriser les comportements de leurs enfants mineurs.
Mme Cherfi a expliqué qu’une fois son établissement reçoit une dénonciation d’une situation d’un enfant en danger, il déclenche immédiatement une enquête avant de pouvoir réagir. Comment réagit-il ? L’organe, dit-elle, après étude des cas exposés, peut intervenir directement pour faire cesser les atteintes aux droits de l’enfant, ou transmettre les dénonciations soit aux services du milieu ouvert pour enquête et prise de mesures adéquates, qui tiennent le délégué informé des suites réservées aux dénonciateurs, soit aux juges des mineurs en cas de danger imminent qui touche l’enfant et qui nécessite son éloignement du milieu familial.
Certains cas relatifs à des dénonciations qui revêtent une qualification pénale sont confiés au ministre de la Justice. Un dossier peut aussi, dit-elle, être classé sans suite, si les conditions de vie de l’enfant, objet de signalement, apparaissent adaptées.
De son côté, la ministre de la Solidarité nationale a indiqué que ses services ont procédé, durant l’année 2018 et au cours du premier semestre de 2019, à la réalisation de 7 418 enquêtes sociales dont 1 574 affaires liées à des dénonciations sur des enfants en situation de danger. Par ailleurs, le délégué général aux droits de l’enfant de la Belgique, la Tunisie, la France et les représentants de l’Unicef en Algérie vont échanger pendant deux jours leurs expériences en matière de protection des droits de l’enfant au Centre international des conférences à Alger.
Ils sont 1 milliard d’enfants, soit 1 enfant sur 2 à l’échelle mondiale, à subir, annuellement, une forme de violence ou d’abus, affirme Marc Lucet, représentant de l’Unicef en Algérie.
Qui est concerné par la protection sociale ?
Les enfants concernés par la protection sociale, selon les critères de l’Organe national de la protection et de la promotion de l’enfance, sont : un enfant qui a perdu ses parents et qui demeure sans soutien familial, l’enfant dont le droit à l’enseignement est atteint, l’enfant exposé à l’abandon et au vagabondage, l’enfant exposé à la mendicité, l’enfant dont la personne chargée d’assurer la sauvegarde est dans l’incapacité de maîtriser ses comportements, celui qui subit un manquement notoire et continu à l’éducation et à la sauvegarde de la part des personnes qui en ont la charge, celui qui est victime de mauvais traitement de nature à influer sur son équilibre émotionnel et psychologique, celui qui est victime d’une infraction commise par son représentant légal, exploité sexuellement, ou économiquement, astreint à un travail l’empêchant de poursuivre ses études ou nuisant à sa santé et à son bien-être physique ou moral. Il y a également l’enfant réfugié ou victime des conflits armés ou troubles d’insécurité.
S. A.