Les dés étaient pipés
Le Maroc n’avait aucune chance dans ce simulacre de compétition. Les dés étaient pipés depuis le début car il s’agit d’abord et avant tout d’une affaire de gros sous.
Le Qatar qui a compris et qui a les moyens de ses ambitions a gagné son pari d’organiser la coupe du monde 2022. Alors qu’il n’a ni les spectateurs, ni la culture footbalistique (il n’y aura ni samba ni fiesta, sauf si Doha y met les moyens).
Lorsqu’il a présenté sa candidature, le Qatar n’avait même pas les infrastructures nécessaires, notamment les stades. Mais les maquettes étaient prêtes et les financements sur la table.
Il faut comprendre que la coupe du monde est une affaire de gros sous, un business très rentable que la « finance internationale » ne peut pas laisser manager par un pays africain souverain.
L’Afrique du Sud était un symbole et il fallait bien céder une coupe du monde à l’Afrique. L’Afrique du Sud politiquement indépendante et toujours économiquement entre les mains des financiers blancs était le choix idéal. Elle offrait toutes les garanties au « grand capital » (multinationales comme Coca-Cola, Nike, Adidas etc.) qui jouent gros chaque Mondial.
En Afrique du Sud il y avait déjà, il y a toujours toutes les infrastructures pour accommoder le grand capital. Avec plusieurs millions de Blancs vivant sur place (ce n’est pas négligeable). Les enjeux financiers sont gigantesques (droits de retransmission, publicité, marché des joueurs, des marques d’habillement etc.)
Toutes ces considérations et d’autres encore, écartaient le Maroc. Le trio gagnant : Mexique-USA-Canada est très lourd économiquement et démographiquement : plus de 400 millions d’habitants au total, ça compte aussi, sans oublier le pouvoir d’achat.
Si les pays africains souhaitent organiser une nouvelle coupe du monde sur le continent ; il faudra une candidature multiple. C’est évident.
Il faut cependant souligner et magnifier le courage des autorités marocaines qui ont osé mené ce combat de David contre Goliath.
Une candidature africaine mal-aimée en Afrique
Pour une candidature qui se voulait africaine, et pour laquelle d’anciennes gloires du football africaines, comme Daniel Amokachi (Nigeria), Khalilou Fadiga (Sénégal) et Patrick M’boma (Cameroun), avaient appelé à voter, il s’agit d’un ratage assez significatif.
Le Maroc pensait récolter l’ensemble des votes des fédérations africaines de football soit 53 – sans celle du Ghana qui vient d’être dissoute pour corruption de ses dirigeants – mais il n’en a récolté que 42.
Ce sont 11 fédérations africaines qui ont voté pour le dossier United 2026 :, Afrique du Sud, Bénin, Botswana, Cap Vert, Guinée, Lesotho, Liberia, Mozambique, Namibie, Sierra Leone et Zimbabwe.
Concernant les fédérations d’Afrique australe, celles d’Afrique du sud et de Namibie, avaient ouvertement déclaré à une semaine du vote « qu’elles ne donneraient pas leur vote à un pays colonialiste fussent-il africain » en référence au Sahara occidental. Il se pourrait que les fédérations botswanaise, mozambicaine, zimbabwéenne et lésothienne, dont les gouvernements sont tous pro-sahraouis, sans forcément être pro-américains, aient voté pour United 2026 par solidarité à la cause sahraouie.
Les votes des fédérations sierra-leonaise et libérienne dont les pays, assez proches des Américains, bénéficient d’un fort soutien financier international, ne sont pas vraiment étonnants.
Par contre les votes des fédérations béninoise et guinéenne sont une véritable surprise tant les investissements marocains que reçoivent les économies de ces deux pays sont importants. Le président de la fédération guinéenne a assuré que son vote pour la candidature américaine était due à un « problème technique ».
La défection des pays du Golfe
Toutes les fédérations des pays du Golfe, à l’exception de celles d’Oman et du Qatar, ont voté pour la candidature des États-Unis, du Canada et du Mexique, ce qui a été vécu comme une trahison au Maroc.
Le vote des pays du Golfe n’est en fait pas une surprise tant les gouvernements de ces pays sont dépendants des États-Unis pour leur sécurité. Tellement dépendants que l’Arabie saoudite, grand allié des États-Unis, aurait exercé un très fort lobbying pour le compte de son protecteur américain.
C’est ainsi que des pays comme le Liban et l’Irak ont tourné le dos à la solidarité arabe, alors que l’Indonésie, la Malaisie et l’Afghanistan ont laissé tomber la solidarité islamique sous la pression saoudienne.