Le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, a fait part de sa détermination de régir le marché de la reprise des véhicules d’occasion.
Une zone d’ombre a longtemps couvert le marché automobile de l’occasion en Algérie. Ce dernier a été et demeure encore l’apanage de spéculateurs et autres acteurs tapis dans le sombre univers de l’informel. Toutefois et à en croire le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, ce créneau très porteur sera éclairé d’un jour nouveau.
En effet, Bouchouareb, et dans un discours qu’il vient de prononcer, à la faveur d’une rencontre économique algéro-suisse organisée conjointement par l’ambassade suisse à Alger et le FCE a fait savoir que son département a engagé une équipe afin de préparer un texte pour organiser le marché des véhicules d’occasion. «C’est en cours et il sera prêt incessamment» a-t-il assuré. Cette annonce est le gage que l’Etat entend structurer le marché des voitures d’occasion, dans une double perspective, celle économique mais également celle relative à la prévention et à la sécurité routière. «J’attends beaucoup de cette rencontre. J’attends énormément des réseaux de Chambres de commerce et d’industrie et des Associations patronales sur ce point. Mais d’abord, j’attends du concret de la part des opérateurs et leur sens des affaires pour saisir les opportunités qui se présentent.»
a encore déclaré Bouchouareb dans son intervention. Est-ce à dire que c’est là un message clair aux concessionnaires qui sont déjà organisés et regroupés au sein d’une même association, à savoir l’Ac2a ou Association des concessionnaires automobiles d’Algérie. En tout cas, une piste de lecture nous est donnée dans ce discours ministériel et ce d’autant que les patrons de concessions ont manifesté, à maintes reprises, leur volonté de s’approprier le marché du véhicule d’occasion. Ils martèlent encore qu’un marché d’occasion maîtrisé et organisé par leurs soins rendrait le plus grand bien au consommateur algérien et à l’économie nationale. Ils arguent que cette option permettrait de mieux lire l’historique d’un véhicule et donc sa traçabilité. Ce qui équivaudrait, grâce notamment au système de reprise, à acquérir un véhicule de ce type avec une garantie en bonne et due forme, avec à la clé l’assurance de rouler sereinement et en toute sécurité. Rappelons que l’Exécutif avait déjà fait part de sa détermination de régir le marché de la reprise des véhicules d’occasion. «Il faut absolument organiser le marché de l’automobile», avait dit Amara Benyounès, ex-ministre du Commerce au dernier Salon automobile d’Alger, évoquant une entente et une synergie d’efforts avec l’Ac2a.
Il était même question de l’instauration d’un groupe de travail intersectoriel qui devait tabler sur le projet, le ministre du Commerce évoquant l’élaboration d’un décret relatif à ce type de distribution. A l’Ac2a l’on a toujours proposé l’intégration du marché des véhicules d’occasion dans l’activité régulière des concessionnaires. «L’Etat doit réguler ce marché qui représente près de la moitié du nombre de véhicules importés. L’Etat est perdant puisqu’il ne prélève aucune taxe, le consommateur n’est pas protégé puisqu’il ne bénéficie d’aucune garantie», avait estimé Mourad Oulmi, président alors de cette association. L’on prévoit la création de 10.000 postes d’emploi dans le cas où le marché informel de véhicules est intégré dans le circuit économique, avec l’ouverture de points de vente, les ateliers de maintenance pour vendre sous garantie et surtout avec le paiement des impôts.