Le retour des manifestations du Hirak constitue désormais un point de discorde auprès des principaux acteurs qui l’ont accompagné dès son début, d’au moins au niveau de l’organisation et de l’encadrement.
Si pour la plupart d’entre eux tiennent à saluer le retour à la rue de la contestation populaire, la discorde se situe, à présent dans l’organisation et l’encadrement du mouvement.
Il est vrai que la plupart des acteurs politiques ne cessent d’attribuer le mérite de la chute du règne de Bouteflika au déclenchement du Hirak le 22 février 2019, or sa reprise après la trêve sanitaire due à la propagation du coronavirus semble diviser l’opinion publique, d’au moins auprès de la classe politique.
Parmi ceux qui estiment qu’un certain changement au niveau de l’approche de contestation doit intervenir, la présidente de l’Union pour le Changement et le Progrès (UCP) Zoubida Assoul. Pour elle, « la saison 2 du Hirak devrait apporter un plus à la première » d’autant que « les marches pacifiques constituent une pression sur le pouvoir ».
Dans un entretien accordé au quotidien El Watan, elle avance qu’il « est indispensable cependant d’aller vers une offre politique dans le cadre des objectifs du Hirak qui nous mènera vers un changement véritable, durable et apaisé ».
« Je préfère parler de porte-voix que de leader »
Mme Assoul préconise, en effet, l’organisation du mouvement. À ce propos, elle pense que « le Hirak gagnerait à s’organiser en dehors des marches pacifiques pour des débats structurés pour arriver à un minimum de consensus politique ».
Rappelant que « la crise de confiance est profonde », elle estime que, pour le rétablissement de cette même confiance, « il y a lieu de dialoguer et de trouver les meilleurs moyens et mécanismes capables de garantir des élections démocratiques libres et transparentes ».
Or, et s’agissant du mouvement Hirak, la présidente de l’UCP écarte l’option de leadership et propose plutôt de parler de porte-voix.
Dans ce sens, elle affirme « qu’on ne peut parler de leadership du Hirak, car il est composé de partis politiques, de syndicats, de la société civile et de citoyens et citoyennes non affiliés, ainsi que de personnalités, d’étudiants ». « Je préfère, pour ma part, parler de porte-voix que de leader », a-t-elle souligné.
Élections législatives : « L’UCP se prononcera sur la question dans les jours à venir »
Abordant le point des prochaines élections législatives, l’intervenante estime d’emblée que « les élections législatives annoncées pour le 12 juin 2021 vont s’ajouter à celles du 12 décembre 2019 et celle du 1er novembre 2020 ».
D’ailleurs, elle ajoute qu’aucune garantie n’a été donnée pour des élections différentes que celles d’avant. « Les garanties de transparence, la pluralité et la crédibilité ne sont toujours pas réunies au regard des dispositions prévues dans l’amendement de la loi électorale », a-t-elle expliqué.
Concernant la participation ou non de son parti, Me Assoul indique que son parti « se prononcera sur la question dans les jours à venir à la suite de la réunion de son conseil national ». Cependant, elle avance déjà « une tendance vers la non-participation de la majorité des électeurs aux législatives du 12 juin ».