Organisation nationale du développement de l’agriculture : Les défrichements menacent la steppe et des millions de bêtes

Organisation nationale du développement de l’agriculture : Les défrichements menacent la steppe et des millions de bêtes

Le constat est amer, et ce dossier mérite bel et bien d’être pris au sérieux par les autorités locales de la wilaya avant qu’il ne soit trop tard.

La steppe à M’sila est confrontée à un problème de dégradation induit par l’effet combiné de facteurs anthropiques et climatiques. Si les facteurs climatiques et surtout les sécheresses semblent connus, les facteurs anthropiques restent encore les plus dangereux. Ils couvrent en effet des réalités diverses comme le surpâturage, les défrichements liés aux politiques foncières et de développement.

“Tous les spécialistes en la matière s’accordent à dire d’une seule et même voix que la steppe est en danger de mort, en tapant du poing sur la table pour signaler que tous les voyants sont au rouge”, dira le responsable de wilaya de l’organisation.

La wilaya de M’sila est présentement déshéritée, dont l’économie repose essentiellement sur un élevage traditionnel et assez peu productif. “Les pouvoirs publics sont aujourd’hui contraints de combattre non pas, comme par le passé, les causes réelles de la désertification mais, plus grave encore, ses effets dévastateurs, surtout lorsque l’on constate actuellement, et avec une pointe d’amertume et d’angoisse, que des milliers d’hectares arrachés à la steppe au prix de la sueur et d’efforts surhumains se réduisent au fil des jours en cendres voire même qu’ils partent en fumée sous le regard passif d’élus communaux complaisants qui préfèrent plutôt fermer les yeux que de lever très haut le glaive du droit et dire que ces îlots de plantations pastorales constituent une manne financière conséquente pour la région qui compte plus de 1000 chameaux, 2 millions d’ovins et 35 000 bovins”, ajoute notre interlocuteur.

Le lancement de la campagne labours-semailles est venu à point nommé, et sans crier gare, pour compliquer la situation et jeter de l’huile sur le feu dans un monde rural déstructuré. Le constat est amer, et ce dossier mérite bel et bien d’être pris au sérieux par les autorités locales de la wilaya avant qu’il ne soit trop tard, et que personne n’osera dire qu’il ne le savait pas. Toute action de préservation et de réhabilitation de la steppe doit reposer dans un premier temps sur un diagnostic permettant d’identifier et d’évaluer le poids de chaque facteur dégradant.

Parmi les facteurs souvent soulignés, on note le climat, le parcours, le défrichement et la pratique d’une agriculture pluviale sans une justification ni estimation de cet impact. De l’avis de certains spécialistes, la lutte contre la dégradation du milieu naturel et un éventuel rétablissement des équilibres écologiques devrait, par une impulsion vive et synergique, associer nécessairement l’Etat, la société civile et les éleveurs dans une même démarche.

C B