OTAN-Russie: L’Alliance sur le pied de guerre

OTAN-Russie: L’Alliance sur le pied de guerre

Par Ghania Oukazi

OTAN-Russie: L’Alliance sur le pied de guerre
«Depuis 2014, rien ne va plus avec la Russie», pensent certains responsables de l’OTAN. «La Russie a violé les valeurs, les principes et les engagements sur lesquels repose la relation OTAN-Russie», consacre la déclaration du dernier sommet des alliés à Bruxelles.

Les Alliés ont fait circuler lors de leur sommet un document qui marque «les cinq principaux mythes entretenus par la Russie au sujet de l’OTAN». 1er mythe, «la présence de l’OTAN dans la région de la Baltique est dangereuse».

La réponse des alliés dans le document est que «suite aux actions agressives de la Russie contre l’Ukraine, les alliés ont demandé que l’OTAN renforce sa présence dans la région». Ils écrivent dans leur déclaration finale que «les activités et les politiques récentes de la Russie ont fragilisé la stabilité et la sécurité, accru l’imprévisibilité et modifié l’environnement de sécurité». Plus de 4.500 militaires européens et nord-américains «travaillent en étroite collaboration avec les forces de défense de l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie et la Pologne». 2ème mythe, «la défense antimissile de l’OTAN représente une menace pour la sécurité de la Russie». Réponse des alliés : «Le système antimissile de l’OTAN est purement défensif et n’est pas dirigé contre la Russie». Des responsables «rassurent la Russie, ce travail de défense concerne et est dirigé contre l’Iran». 3ème mythe entretenu par Moscou selon les alliés: «L’OTAN a tenté d’isoler ou de marginaliser la Russie». Leur réponse : «Depuis plus de 20 ans, l’OTAN s’emploie à construire une relation de coopération avec la Russie. Mais le fait saillant, «les actions agressives de la Russie contre l’Ukraine en mars 2014». Ils soulignent dans leur déclaration : «Nous avons suspendu toute coopération pratique, tant civile que militaire, entre l’OTAN et la Russie, tout en restant ouverts au dialogue politique. L’OTAN ne cherche pas la confrontation et ne représente aucune menace pour la Russie». 4ème mythe : «Après la guerre froide, l’OTAN a promis à la Russie qu’elle ne s’élargirait pas». Les alliés démentent : «Il n’existe aucun document indiquant qu’une telle décision aurait été prise par l’OTAN».

Escalades «politiques et militaires» entre l’OTAN et la Russie

Il est rappelé que «la politique de la porte ouverte» de l’OTAN se fonde sur l’article 10 de l’acte de naissance de l’Alliance(…) qui stipule que l’adhésion à l’OTAN est ouverte à «tout Etat européen(…)». 5ème et dernier mythe : «L’intervention de l’OTAN en Libye en 2011 était illégale et illégitime». Réponse des alliés : «L’opération dirigée par l’OTAN en Libye -United Protector- s’est déroulée du 31 mars au 31 octobre 2011. Elle reposait sur un mandat clair confié par le Conseil de sécurité de l’ONU sous couvert des résolutions 1979 et 1973 qui autorisaient la communauté internationale à prendre toutes mesures nécessaires pour protéger les populations et les zones civiles menacées d’attaque». C’est, affirment les alliés, «ce qu’a fait l’OTAN avec le soutien politique et militaire de pays de la région et de membres de la Ligue des Etats arabes». Précision de taille : «Aucun membre du Conseil de sécurité, la Russie incluse, n’a voté contre les deux résolutions».

Ce qui laisse l’Alliance affirmer que «la Russie a un double langage politique, donc des positions doubles». Elle soutient : «On est revenu au droit international que la Russie n’a pas respecté, on se défend, la Russie a compris». Avec la précision que «certes, les pourparlers ne sont pas amicaux, mais il faut qu’on dialogue, notre porte reste ouverte» Le contenu de la déclaration finale et les décisions du sommet de Bruxelles montrent une Alliance sur le pied de guerre. Renforcement de la structure militaire, réforme de l’OTAN, stratégie de puissance aérienne, élargissement vers l’Est avec les nouveaux venus la Macédoine, la Géorgie, l’Ukraine (….), (pour fragiliser la Russie)»

Nouvelles données biométriques pour identifier les terroristes

L’Alliance écrit dans sa déclaration : «L’environnement de sécurité euro-atlantique est devenu moins stable et moins prévisible en raison de l’annexion illégale et illégitime de la Crimée par la Russie et de l’action qu’elle mène pour déstabiliser l’est de l’Ukraine, de sa posture militaire et de ses activités militaires provocatrices, notamment à proximité des frontières de l’OTAN(…), de ses investissements considérables dans la modernisation de ses forces stratégiques, de ses discours irresponsables et agressifs sur les questions nucléaires, de ses exercices surprise de grande envergure, et du nombre croissant de ses exercices ayant une dimension nucléaire (…)».«Nous sommes profondément préoccupés par le recours à la torture et par l’incarcération de citoyens ukrainiens en Russie(…), nous appelons la Russie à revenir sur sa décision de reconnaître les régions géorgiennes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud en tant qu’Etats indépendants (…), à retirer ses troupes du territoire de la république de Moldova (….)». «Nous restons ouverts à un dialogue périodique, ciblé et substantiel avec une Russie qui soit disposée à mener des échanges au sein du COR (Conseil OTAN-Russie) sur la base de la réciprocité, en vue d’éviter les malentendus, les erreurs d’appréciation ou les escalades involontaires (…)».

La déclaration affirme par ailleurs que «nous sommes attachés au rôle accru de l’OTAN dans la lutte de la communauté internationale contre le terrorisme». Les alliés comptent pour cela, «actualiser d’ici à la fin 2018» leur plan d’action approuvé en mai 2017 «pour refléter l’évolution des priorités et lutter contre les menaces terroristes émergentes».

Les alliés font savoir que «nous avons approuvés une toute nouvelle politique sur les données biométriques qui, conformément au droit national et au droit international applicables et sous réserve de prescriptions et de restrictions nationales, renforcera encore notre aptitude à identifier les combattants terroristes étrangers qui reviennent au pays et les autres acteurs de la menace(…)». L’Alliance assure encore, «aussi longtemps qu’il y aura des armes nucléaires, l’OTAN restera une alliance nucléaire».