Si les informations sur une évacuation du chef de l’Etat à bord d’un avion médicalisée est sûre, sa destination en revanche, reste entourée de mystère.
Abdelaziz Bouteflika a pris, mardi 10 novembre, à partir de l’aéroport militaire de Boufarik un avion en direction de l’Europe. Le choix de l’aéroport de départ répond sans nul doute à un impératif de secret que les autorités entendent entretenir sur ce déplacement à l’étranger.
On ignore cependant si ce fut une évacuation urgente ou c’est pour suivre un simple contrôle médical. L’information n’est donc pas confirmée. Encore moins démentie. Week-end oblige ? Pour autant, la toile s’affole et de nombreuses informations circulent sur l’absence du chef de l’Etat.
La clinique mutualiste de Grenoble dans l’expectative !
La clinique mutualiste que nous avons contactée ne confirme pas la présence du chef de l’Etat dans son établissement, mais se refuse non plus à la démentir. Une responsable que nous avons eu au téléphone nous a déclaré : « J’ignore la présence de Monsieur Bouteflika au sein de notre clinique ». Cette responsable de direction refuse pour autant de démentir l’information. Cependant la même clinique du groupe hospitalier mutualiste a démenti l’information, si l’on en croit « Le Dauphiné libéré ».
Du côté de la clinique d’Alembert où il a été hospitalisé il y a exactement un an, aucune présence policière notable qui puisse montrer l’hospitalisation d’une importante personnalité. Alors où se trouve le chef de l’Etat ? En Suisse ? Pour se reposer ? Se soigner ? Ailleurs ? Mystère ! Les autorités gardent le silence pour l’heure sur ces questions qui agitent la toile.
La dernière sortie publique qu’on lui connaît est cette réception qu’il a accordée, dimanche, à Maria Angela Holguin, la ministre colombienne des relations extérieures.
Âgé de 78 ans, Abdelaziz Bouteflika a été victime d’un AVC en avril 2013. Evacué en urgence vers l’hôpital militaire du Val-de-Grâce (France), il y restera jusqu’à la mi-août pour être rapatrié à bord d’un avion médicalisé.
En novembre 2014, le chef d’État avait été hospitalisé quelques jours à la clinique d’Alembert de Grenoble (Isère, France), dans le service du cardiologue Jacques Monségu qui le soignait déjà au Val-de-Grâce. Son état de santé n’a pas empêché le Conseil constitutionnel dirigé par son ami Mourad Medelci de valider sa candidature à la présidentielle d’avril 2014 qu’il emporta d’ailleurs sans prononcer le moindre discours, ni faire le moindre meeting public.
Depuis, très affaibli, il ne fait plus d’intervention publique, ni sortie. Pour parler, il utilise un micro, ont observé les rares personnes qui l’ont approché. Les seules responsables algériens qu’il rencontre de temps à autre se comptent sur les doigts d’une seule main. Coupé du monde, la télévision algérienne le montre, le temps de quelques secondes, recevant diplomates et ministres étrangers.
De nombreuses personnalités politiques posent publiquement la question sur ses capacités à gouverner l’Algérie. Des voix s’élèvent sur certaines décisions prises ces derniers temps et accusent Saïd Bouteflika, le frère du président, d’être le détenteur du pouvoir en Algérie. L’appel lancé, il y a une semaine, par 19 hommes et femmes pour rencontrer le chef de l’Etat a suscité une violente réaction de la part d’Ahmed Ouyahia, Amar Saadani et Abdelmalek Sellal.