Qu’on aime ou qu’on aime, Ouargla change de visage à vitesse «grand V». En moins d’une décennie, cette ville du Sud algérien s’est mise à rassembler à n’importe quelle grande ville du Nord : urbanisation effrénée, explosion démographique, tensions sociales en font l’une des cités algériennes les plus turbulentes et dont le bouleversement en profondeur tend à la transformer dans quelques années en véritable métropole… oasienne. Dans cette mutation, sa proximité avec le bassin pétrolier de Hassi Messaoud, qui n’est qu’à 80 km du chef-lieu de wilaya, fonctionne comme un moteur d’avion : il accélère le processus !
La ville, on le sait depuis des lustres, est devenue la destination pour les Algériens des quatre coins du pays. Cette migration vers le sud s’est encore davantage accentuée depuis la fin des années-quatre-vingt-dix et le début de la décennie 2000 avec l’explosion des sociétés de services et d’entreprises vivant de l’aval des hydrocarbures au sens le plus large du terme.
Récemment, l’ouverture de plusieurs et différents chantiers socio-économiques et de développement a attiré de nombreux ressortissants subsahariens dont la main d’œuvre et le courage au travail ont fait des miracles, notamment dans le bâtiment et la petite agriculture. Beaucoup ont cependant été rapatriés chez eux par les autorités locales qui, par crainte des «frottements» sociaux et des conflits à l’origine souvent banale, ont préféré non pas gérer mais expédier l’affaire, comme disent encore certains ici parmi l’élite de la ville.
Il n’empêche : Ouargla est devenue un théâtre de mobilité extraordinaire et le lieu vers lequel continuent de ruer beaucoup de gens. La marque de ce phénomène, qui devrait se poursuivre, au moins tant que le bassin industriel de Hassi Messaoud continuera de produire, est portée par l’urbanisme et la multiplication des grands ensembles immobiliers. Ces cités ont poussé comme des champignons et ont doublé, voire triplé la taille de la ville qui, en certains endroits, n’a plus rien d’une ville saharienne.
A voir ses nouveaux quartiers, elle a davantage l’air d’une extension urbaine similaire à celle qui prolifèrent dans le nord du pays que d’une ville du Sud : des «bétonvilles» comme dirait le sociologue Rachid Sidi Boumedine dans son dernier livre paru chez Apic sur du milieu urbain dans notre pays. Explosion n’est peut-être pas le mot juste, mais presque. Il permet de décrire à juste titre à quelle vitesse sont construits les immeubles et les HLM, le plus souvent pour caser le trop-plein d’habitants et sans recherche de goût et d’esthétique.
L’urgence est d’ailleurs ! nous dit-on. Le mot traduit bien en tout cas l’ébullition constante dans laquelle vit Ouargla : des manifestations de rue permanentes, des sit-in, des rassemblements devant les bâtiments officiels… L’extension de son tissu urbain a généré des tensions sociales dont la plus manifeste et la plus médiatisée sans doute est celle générée par les batailles que mène chaque semaine quasiment le comité national pour les droits des chômeurs, le CNDDC, pour réclamer du travail pour la main-d’œuvre locale, en particulier dans les bases industrielles proches. Elle a apporté du bon changement, heureusement aussi, et provoqué des bouleversements du paysage et de la topographie de la ville.*
La ville, on le sait depuis des lustres, est devenue la destination pour les Algériens des quatre coins du pays. Cette migration vers le sud s’est encore davantage accentuée depuis la fin des années-quatre-vingt-dix et le début de la décennie 2000 avec l’explosion des sociétés de services et d’entreprises vivant de l’aval des hydrocarbures au sens le plus large du terme.
Récemment, l’ouverture de plusieurs et différents chantiers socio-économiques et de développement a attiré de nombreux ressortissants subsahariens dont la main d’œuvre et le courage au travail ont fait des miracles, notamment dans le bâtiment et la petite agriculture. Beaucoup ont cependant été rapatriés chez eux par les autorités locales qui, par crainte des «frottements» sociaux et des conflits à l’origine souvent banale, ont préféré non pas gérer mais expédier l’affaire, comme disent encore certains ici parmi l’élite de la ville.
Il n’empêche : Ouargla est devenue un théâtre de mobilité extraordinaire et le lieu vers lequel continuent de ruer beaucoup de gens. La marque de ce phénomène, qui devrait se poursuivre, au moins tant que le bassin industriel de Hassi Messaoud continuera de produire, est portée par l’urbanisme et la multiplication des grands ensembles immobiliers.
Ces cités ont poussé comme des champignons et ont doublé, voire triplé la taille de la ville qui, en certains endroits, n’a plus rien d’une ville saharienne. A voir ses nouveaux quartiers, elle a davantage l’air d’une extension urbaine similaire à celle qui prolifèrent dans le nord du pays que d’une ville du Sud : des «bétonvilles» comme dirait le sociologue Rachid Sidi Boumedine dans son dernier livre paru chez Apic sur du milieu urbain dans notre pays.
Explosion n’est peut-être pas le mot juste, mais presque. Il permet de décrire à juste titre à quelle vitesse sont construits les immeubles et les HLM, le plus souvent pour caser le trop-plein d’habitants et sans recherche de goût et d’esthétique. L’urgence est d’ailleurs ! nous dit-on. Le mot traduit bien en tout cas l’ébullition constante dans laquelle vit Ouargla : des manifestations de rue permanentes, des sit-in, des rassemblements devant les bâtiments officiels…
L’extension de son tissu urbain a généré des tensions sociales dont la plus manifeste et la plus médiatisée sans doute est celle générée par les batailles que mène chaque semaine quasiment le comité national pour les droits des chômeurs, le CNDDC, pour réclamer du travail pour la main-d’œuvre locale, en particulier dans les bases industrielles proches. Elle a apporté du bon changement, heureusement aussi, et provoqué des bouleversements du paysage et de la topographie de la ville.
Manque de qualification
«Ces agents, des manœuvres pour la plupart, sont polyvalents et très compétents par rapport à la main-d’œuvre locale, un seul agent peut assurer les travaux de maçonnerie, de béton, de carrelage, conducteur d’engins et autre alors qu’un employé local ne peut accomplir qu’une seule tâche», explique Moulay Larbi, directeur de l’EMA Ouargla (entreprise du métro d’Alger et maître d’ouvrage).
Il souligne que le grand problème réside dans la sous-qualification de nos ouvriers quand ils ont quelques compétences pour travailler dans ce type d’ouvrage. Dans un clin d’œil aux responsables nationaux et locaux de la formation professionnelle, il souhaite que les jeunes inscrits aux CFPA soient préparés à ces nouveaux métiers exigés par l’effort de développement consenti par le pays, «notamment par la préparation de qualité aux nouveaux métiers du bâtiment».
En attendant que cela arrive, la plateforme du tramway avance et change considérablement la partie centre de Ouargla ainsi que les quartiers qu’il desservira dès l’automne prochain. En sus des travaux de réalisation de la plateforme du tramway, des opérations de réfection des réseaux d’assainissement, de gaz et électricité et d’eau ont été refaites à neuf tout le long de l’itinéraire de ce moyen de transport.
Des routes et des trottoirs modernes sont aménagés en même temps tout au long de la trajectoire. Outre la construction d’un pont dit «bow-string» à la sortie de la cité Ennasr au niveau de la route nationale 49 : ce pont de 40 mètres de long a donné à cette partie de la ville une physionomie moderne et spectaculaire.
Une première à Ouargla, des aires de stationnements des véhicules au bord de la route, des deux côtés, ont également été aménagées, valorisant ainsi l’espace public… Dans l’ensemble, le chantier du tramway de Ouargla comprend deux grandes «tranches» : la première, lancée en 2013, s’étend de la cité Ennasr (El Khafdji) au rond-point d’El Chorfa. Elle est complètement achevée.
La deuxième tranche reliant le quartier Che Guevara à El Ksar (la Casbah de la ville), soit une distance de 2.9 kilomètres, attendra une meilleure situation économique pour être réalisée. Les autorités locales ont décidé de l’annuler à la suite de la difficulté de trouver le financement nécessaire que la politique d’austérité du gouvernement a amputée.
Des responsables que nous avons rencontrés nous ont également expliqué que les causes de la suspension de cette partie sont dues aux offres des entreprises, trop élevés par rapport au coût estimé, lors de l’étude préalable de 2012. Outre l’augmentation des prix des matériels et matériaux de construction. La longueur totale aurait été alors de 12.6 km avec 23 stations, cinq pôles d’échanges et deux parcs relais.
Toujours est-il que l’état d’avancement est de 72%, selon Moulay Larbi, et que l’ouvrage prend forme devant les yeux des Ouarglis dont beaucoup ronchonnent aux embouteillages provoqués par les travaux et se plaignent des nuisances sonores dues aux travaux à pas cadencé.
Selon le directeur Moulay Larbi, les embouteillages et l’encombrement qui étouffent la ville ne sont pas la conséquence de travaux de l’itinéraire du tramway. Ce sont les voies secondaires qui sont apparues problématiques. Ces routes, qui devaient être réhabilitées en 2012 par la mairie de Ouargla, sont laissées depuis telles quelles, explique-t-il.
D’autres causes sont en relation avec la structure urbaine vétuste et défectueuse de la ville et l’absence de graphique des routes urbaines, ajoute-t-il : «Même à Souk Lahdjar au niveau du rond-point de la Rose de sable, les bouchons sont intenses tout au long de la journée malgré l’absence de travaux sur les lieux», poursuit-il en guise d’argument supplémentaire.
De l’espoir pour le marché local du travail
En tout cas, l’intérêt des habitants pour leur futur tramway est réel et vif. Le sujet nourrit les discussions de café et autres lieux publics ainsi que l’espoir d’une ville, où les chômeurs sont nombreux puissent trouver de l’emploi directement ou indirectement. Une fois en marche, le tramway permettra la création de 300 postes de travail permanents.
La réalisation d’un centre de maintenance, presque achevé, sera aussi d’un apport important pour le marché local du travail. Cette infrastructure d’une superficie de 11 hectares, dit Moulay Larbi, se situe à la limite sud de la nouvelle route d’évitement et la gare multimodale. Elle va abriter un bâtiment de haute qualité environnementale HQE prenant en compte les contraintes climatiques de la région grâce à l’utilisation de la terre cuite et la mise en place des brises soleil, nous explique-t-on.
Elle accueillera l’ensemble des ressources nécessaires à l’exploitation et à la maintenance en ligne, dont des bâtiments administratifs, le poste de commande centralisé PCC, la voie d’essai, le remisage couvert, la station-service, un hall de maintenance et un bâtiment de maintenance d’installation fixe.