De nombreuses artisanes du Ksar de Ouargla, spécialisées dans la broderie traditionnelle, ambitionnent de réhabiliter ce legs ancestral populaire. Selon des artisanes approchées par l’APS, les brodeuses du vieux Ksar d’Ouargla se sont attelées, ces deux dernières années, à relever le défi de revivifier la broderie traditionnelle et la préserver contre les risques de sa disparition. Khadra Boussehal, une des figures de proue de l’artisanat et de la broderie traditionnelle en particulier, a présenté ce patrimoine séculaire comme incarnant un large pan de l’ancien mode de vie des habitants du Ksar, avant d’être repris dans d’autres régions, notamment à Touggourt où il a été développé dernièrement. Mme Boussehal, qui prend en charge actuellement la formation chez elle de dix (10) filles, futures artisanes en broderie traditionnelle, a estimé que la réouverture de l’école régionale de broderie traditionnelle d’Ouargla, fermée depuis de longues années, est l’un des facteurs susceptibles de réhabiliter le patrimoine de la broderie traditionnelle. Cet établissement constituait, selon l’intervenante, un acquis inestimable pour les artisanes de la région, du fait qu’elle contribuait largement à armer les filles de la région d’un métier et d’un savoir-faire, source de revenus d’une part, et à préserver ce legs séculaire d’autre part. Oum-Kaltoum Sayeh, une autre ancienne artisane et présidente d’une association, a indiqué que moult initiatives ont été menées par des associations locales pour préserver la broderie traditionnelle et la léguer intacte aux générations montantes, en vue de la pérenniser parmi la population du Ksar d’Ouargla. Rappelant les multiples manifestations visant à mettre en exergue cette activité et mises à profit également pour revoir et examiner les mécanismes et voies de sa promotion, l’intervenante a estimé que l’ouverture d’ateliers et d’expositions, le long de l’année, au niveau de la chambre de l’Artisanat et des métiers (CAM) est une première démarche jugée adéquate pour concrétiser sur le terrain les objectifs des artisanes, visant à drainer de plus en plus d’adhérentes et relancer le projet de l’école régionale de formation en broderie traditionnelle.
Un ambitieux programme portant réhabilitation de la broderie traditionnelle et du tapis local, apanage d’Ouargla, est en cours d’élaboration. Le programme prévoit l’ouverture, au premier trimestre de l’année en cours au niveau de la CAM, d’un espace de rencontre et d’échange d’expériences pour la promotion de cette activité entre les artisans et artisanes, a indiqué le directeur de la CAM, Abdelkader Hachani.
Un ambitieux programme pour réhabiliter la broderie traditionnelle et le tapis local…
Outre cet espace appelé à se substituer à l’école régionale, il est relevé l’ouverture d’une école de formation des femmes aux foyers dans différents segments de l’artisanat pratiqués par la femme ouarglies, notamment la pâtisserie traditionnelle à base de dattes. Une convention a été signée avec une artisane pour prendre en charge les stagiaires. Le même responsable a soutenu que la CAM est disposée à dégager des espaces de formation au profit des adhérentes, en plus de la mobilisation d’encadreurs expérimentés chargés de l’accompagnement et du suivi pour promouvoir les produits de l’artisanat et valoriser les métiers.
Pour le formateur Abdallah Djeffal, de l’école de formation des métiers traditionnels, la réhabilitation des anciens métiers et leur promotion requiert une stratégie adaptée aux besoins des métiers, de qualification et de savoir-faire.