Ghellab Chahinez
Malgré sa disponibilité, le produit le plus consommé en ce mois de Ramadhan est passé de 25 à 40 DA. Bien que subventionné, il est vendu sur le marché local à plus de 37 DA et jusqu’à 40 DA parfois. Pire encore. Certains commerçants obligent les habitants à acheter trois sachets en plus d’une cherbet pour le prix de 160 DA, sinon rien, ce qui a créé une vive polémique à Ouargla.
Cette hausse des prix du lait et les actions frauduleuses observées à travers le territoire de la wilaya ont mis en colère les habitants. La commission de wilaya de contrôle des prix du lait, composée de représentants de la direction de l’agriculture, du commerce, et de la Chambre de l’agriculture, a dû réagir pour affirmer dans un communiqué que le lait produit localement est subventionné et le prix est taxé à 25 DA le litre fixe.
Dans une correspondance officielle datée du 20 mai 2019, le président de la Chambre de l’agriculture de Ouargla et membre de la commission, Okba Choukri Bouziani, a dénoncé le fait que certains commerçants et dans ce mois béni, obligent les citoyens à acheter trois sachets de lait en plus d’un cherbet pour le prix de 160 DA.
Ils affirment que les prix dans certains points ont atteint les 35 DA, voire plus. M. Bouziani a appelé le directeur des services agricoles d’Ouargla à intervenir en effectuant une tournée d’inspection sur le terrain afin de mettre fin à ces agissements illégaux de certains commerçants cupides qui profitent même en ce mois de Ramadhan où le pouvoir d’achat est déjà mis à mal. Il a informé dans sa correspondance le directeur des services agricoles de la wilaya de Ouargla de dépassements observés dans certains magasins qui ne respectent pas le prix du lait taxé en plus de l’obligation aux citoyens de prendre plusieurs sachets de lait en plus du cherbet, lben ou rayeb, une autre action frauduleuse et illégale, selon lui.
Pour sa part, le gérant de la laiterie d’Ouargla, Hamza Guerraiche, dans un entretien téléphonique, a dénoncé ces agissements illégaux de certains commerçants opportunistes. Il a affirmé que le lait produit dans sa laiterie «Lactosud» est vendu à 25 DA. «Le lait qui provient des producteurs de Batna et d’autres wilayas se vend à 35, voire 40 DA», a-t-il annoncé. Il ajoute : « On dispose de superviseurs qui mènent des sorties d’inspection régulières sur terrain. Tout commerçant ne respectant pas ce prix fixé et augmentant le prix, la quantité du lait lui sera retirée immédiatement. Ces contrôleurs veillent à ce que le prix soit respecté et que nos distributeurs officiels, conventionnés avec les magasins de détail, appliquent les termes du contrat commercial déterminant le prix de vente de ce produit à grande consommation.
Selon le gérant de Lactisud, la quantité produite par la laiterie locale est largement insuffisante. Les laiteries fonctionnent sous le système des quotas laitiers qui sont répartis sans prendre en considération le besoin de la population de chaque région. La quantité produite actuellement n’assure que les besoins d’un seul quartier, lance M. Guerraiche.
Environ 60 tonnes de poudre de lait sont octroyées à la commune d’Ouargla et 37 tonnes à Touggourt, soit un total de 97 tonnes de poudre de lait délivrées par mois pour la wilaya de Ouargla, révèle ce dernier. Une quantité mensuelle de 97 tonnes de poudre peut donner environ 900 000 litres de lait par mois, alors que le besoin journalier de la wilaya d’Ouargla est de 54 000 litres par jour Une quantité qui ne répond pas aux besoins de la wilaya d’Ouargla, a-t-il réaffirmé. A s’interroger sur les critères de répartition du quota, s’exclame ce responsable.
Pour le déficit, et selon le ministère de l’Agriculture, il est comblé par les 46 tonnes de poudre transférées en lait à Batna et Constantine et destinées à la wilaya pour renforcer le marché local, ajoute le gérant. C’est donc le lait qui provient de l’extérieur qui est vendu cher. Les distributeurs ajoutent au prix subventionné les tarifs de transport et autres dépenses.