Par Mohamed BOUFATAH
Des dizaines de personnes impliquées directement dans cette grosse affaire de corruption ont été auditionnées.
Les deux anciens ministres, Djamel Ould Abbès et Saïd Barkat sont poursuivis dans une grosse affaire de dilapidation de deniers publics durant ces 10 dernières annèes. D’après des sources médiatiques, les deux hommes sont accusés par le parquet d’avoir détourné plus de 6200 milliards de centimes sous couvert d’aides aux nécessiteux, acquisition de bus scolaires, achats de matériels pour des handicapés, acquisition d’ambulances et aides aux étudiants! Cependant, les destinataires de ces aides de l’ Etat n’avaient rien vu venir.
Selon un document diffusé sur les réseaux sociaux, Djamel Ould Abbès aurait même accordé des subventions de l’ordre de plus de 100 milliards de centimes à des associations caritatives qu’il présidait lui-même. Idem pour Barkat: il a, à titre d’exemple, octroyé à l’Union nationale des étudiants algériens (Unea) présidé par un cadre au département de la solidarité, une subvention de plus de 550 milliards de centimes en deux ans! «Des dizaines de personnes impliquées dans cette affaire de corruption, ont été auditionnées. Il s’agit, entre autres, de l’ex-secrétaire général du ministère de la Solidarité, des directeurs et des hauts fonctionnaires du même département ministériel ainsi que des responsables d’associations et d’organisations», selon la même source.
Toutefois, aucune source officielle n’a fourni de détails sur cette affaires. Les mis en cause devront répondre sur d’importants détournements de fonds au sein du ministère de la Solidarité nationale qu’ils ont dirigé. L’enquête avait été menée par l’Office central de répression de la corruption (Ocrc) qui a été dissous fin 2018 dans le sillage des enquêtes menées contre plusieurs hauts responsables. L’ex-ministre de l’Agriculture, Saïd Barkat, est cité nommément en compagnie de Amar Saâdani, l’ancien président de l’APN, dans l’affaire de dilapidation de 3200 milliards de centimes du Fonds national de développement rural et agricole (Fndra). D’ailleurs, Saâdani demande à la Cour suprême d’ouvrir une enquête sur ce dossier. Par ailleurs, les deux anciens ministres pourraient être également poursuivis dans d’autres affaires scabreuses liées à l’octroi de marchés dans l’importation de médicaments à l’époque où ils étaient ministres de la santé.
Il y a aussi l’affaire de business de candidatures où la vente des places dans les listes FLN pour les législatives de mai 2017, à des entrepreneurs et hommes d’affaires, un scandale impliquant un de ses fils. Des noms d’autres parlementaires, traînant des casseroles, devraient, en principe, connaître la même sort d’autant plus que le Hirak réclame de les traduire en justice et la levée de leur immunité parlementaire.
Il est question, notamment des députés du FLN, Bahaeddine Tliba et Mohamed Djemai, l’actuel secrétaire général du FLN. Pour rappel, le bureau du Conseil de la nation, réuni sous la présidence de Salah Goudjil a enclenché le 25 avril dernier, la procédure de la levée de l’immunité parlementaire de Djamel Ould Abbès et Saïd Barkat.
La décision a été prise à la demande du ministère de la Justice. Djamel Ould Abbès et Saïd Barkat, siègent au Conseil de la nation en tant que sénateurs du tiers présidentiel. Toutefois, la levée de l’immunité parlementaire doit être votée lors d’une séance plénière.
La demande de la levée de l’immunité parlementaire des deux sénateurs a été transmise à la commission des affaires légales et administratives du Sénat, pour établir un rapport et le soumettre ensuite au bureau du Sénat et aux membres du la chambre haute du Parlement pour trancher, selon la même source.
Mais on ne sait pas si l’immunité parlementaire a été déjà levée pour Djamel Ould Abbès, ex-secrétaire général du FLN et ancien ministre de la Solidarité nationale, et pour Saïd Barkat, ancien ministre de l’Agriculture. En outre, le parquet d’Alger qui a demandé cette levée n’a pas expliqué les motifs. Il faut dire que la justice peine à communiquer avec transparence sur ces enquêtes sur la corruption. La cour d’Alger n’a jamais communiqué à l’opinion publique les informations nécessaires conformément à la loi.