Livré hier mercredi 4 août 2021 aux autorités algériennes, l’ancien PDG de Sonatrach Abdelmoumen Ould Kaddour vient d’être placé sous mandat de dépôt par le juge du tribunal Sidi Mhamed.
Le prévenu a comparu ce jeudi 5 août 2021 devant le procureur de la République près le Tribunal de Sidi M’hamed à Alger. Suite de quoi, le juge instructeur de la 5e chambre du pôle pénal et financier de la même juridiction a ordonné son placement sous mandat de dépôt.
L’ancien patron de la Sonatrach a été transféré cette matinée de jeudi par les forces de sécurité militaire au tribunal pour sa comparution devant le juge d’instruction, la cinquième chambre du pôle pénal spécialisé.
Lors de l’audience, le prévenu a été interrogé par le juge instructeur de la 5e chambre, qui a décidé de le placer sous mandat de dépôt, à la place du doyen des juges instructeurs de la première chambre du pôle économique et financier, qui est en charge du dossier d’Ould Kaddour et qui se trouve actuellement en congé.
Ould Kadour remis aux autorités algériennes
Pour rappel, en fin de journée d’hier mercredi 4 août 2021, les autorités émiraties ont remis l’ancien PDG de Sonatrach Abdelmoumen Ould Kadour à la justice algérienne. Il devra être jugé dans deux dossiers de corruption de l’époque où il avait été à la tête de la compagnie nationale des hydrocarbures.
Selon des sources proches du dossier citées ce jeudi par le quotidien El Watan, le prévenu a été convoqué par le procureur émirati le lundi 2 août pour l’informer de son extradition, alors que la décision avait été prise quelques jours avant, soit le 28 juillet dernier.
Une délégation composée d’officiers de la police judiciaire et de représentants du ministère de la Justice et des Affaires étrangères s’est déplacée durant la même journée à bord d’un avion spécial afin de le rapatrier sur le sol algérien. L’avion a atterri vers la fin de l’après-midi d’hier mercredi à l’aéroport d’Alger.
Les deux principales affaires d’Ould Kadour
Il convient également de rappeler qu’Ould Kaddour est poursuivi dans le cadre de deux affaires de corruption. La première concerne le scandale du rachat en 2018, par Sonatrach, de la raffinerie Augusta, en Italie, auprès du groupe ExxonMobil.
La transaction, jugée trop excessive pour une raffinerie vétuste et âgée de 70 ans, a été effectuée à hauteur de plus de 720 millions de dollars. Pis encore, l’achat de cette raffinerie a poussé Sonatrach à s’endetter de 250 millions de dollars, dont 100 millions uniquement pour la maintenir en état de marche.
Pour ce qui est de la seconde affaire, elle concerne de nombreux marchés de gré à gré octroyés dans des conditions « suspicieuses » à la joint-venture entre le groupe Sonatrach et une des filiales de Haliburton, BRC (Brown and Rooth Condor).