La plateforme de vidéo à la demande par abonnement (SVOD) Disney+ diffusera dès ce soir la mini-série événement « Oussekine » qui revient sur le décès de l’étudiant franco-algérien Malik Oussekine dans les années 1980, suite à des violences policières, et le combat de sa famille pour obtenir justice.
La nouvelle mini-série « Oussekine », diffusée dès ce soir sur Disney+, remet en scène les circonstances du décès du jeune étudiant franco-algérien, Malik Oussekin, battu à mort par des policiers durant les années 1980 à Paris, alors qu’il n’était âgé que de 22 ans.
Réalisée par Antoine Chevrollier, la série compte quatre (4) épisodes et constitue une première adaptation audiovisuelle, avant celle de Rachid Bouchareb,« Indigènes », qui sera présentée à Cannes à la fin du mois. D’ailleurs, son réalisateur n’a pas manqué d’affirmer qu’ « il était temps de raconter les histoires et dépoussiérer le roman national ».
Selon Antoine Chevrollier, il faut ressortir le nom de ce jeune étudiant, aujourd’hui indissociable du combat contre les violences policières, de la case des faits divers. « Malik Oussekine n’est pas un fait divers. C’est un fait de société majeur qui doit être considéré comme tel », a assuré le réalisateur, connu pour avoir réalisé « Le Bureau des Légendes » et « Baron noir », dans un entretien à l’AFP.
« À cette époque, je venais d’arriver à Paris et traînais beaucoup avec des jeunes du quartier qui me parlaient sans cesse d’Oussekine. En tant que provincial prolo, j’ai eu le sentiment qu’on se retrouvait dans l’endroit de l’invisibilisation, de l’exclusion et de la non-représentation. C’est là que je me suis dit « OK faisons un film » », a-t-il confié.
Le combat d’une famille pour obtenir justice. Oussekine, votre nouvelle série originale française, en streaming dès le 11 mai sur #DisneyPlus. (avec contrôle parental) (1/2) pic.twitter.com/FwpvZtLMBH
— Disney+ FR (@DisneyPlusFR) May 3, 2022
Affaire Malik Oussekine, symbole des violences policières en France
Il convient de rappeler que l’affaire du jeune Malik Oussekine est un cas de violences policières françaises. En effet, le décès de Malik Oussekine dans la nuit du 5 au 6 décembre, de l’année 1986 à Paris, intervient après plusieurs semaines de contestation étudiante contre le projet de réforme universitaire Alain Devaquet.
Le jeune étudiant de 22 ans avait été frappé à mort par des policiers. Selon ses amis, Malik a voulu aller voir les manifestations. « Au moment de refermer la porte après avoir composé le code, je vois le visage affolé d’un jeune homme. Je le fais passer et je veux refermer la porte », a raconté Paul Bayzelon, seul témoin de l’événement.
« Deux policiers s’engouffrent dans le hall, se précipitent sur le type réfugié au fond et le frappent avec une violence incroyable. Il est tombé, ils ont continué à le frapper à coups de matraque et de pieds dans le ventre et dans le dos. La victime se contentait de crier « Je n’ai rien fait, je n’ai rien fait » », a encore révélé le même témoin.
Au lendemain de ce drame, le Ministre délégué à l’Enseignement supérieur et auteur du projet de loi controversé Alain Devaquet a démissionné et des étudiants ont défilé en silence avec des pancartes « Ils ont tué Malik ».