Le troisième sommet du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG) a ouvert ses travaux lundi à Téhéran, avec pour ordre du jour l’évaluation de la situation actuelle du marché gazier international et les perspectives de développement du secteur.
Ayant pour principal thème « le gaz comme combustible propre », ce sommet se tient en présence de chefs d’Etat ou de gouvernement des pays membres dont le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui se trouve, depuis dimanche, dans la capitale iranienne pour représenter le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à cette rencontre.
Les travaux du sommet se déroulent sous la présidence de Hassan Rohani, président de l’Iran, qui a appelé dans son discours d’ouverture à une plus grande coordination dans les politiques énergétiques des pays membres du Forum en vue d’assurer un développement durable et d’apporter les réponses adéquates aux enjeux climatiques.
Les travaux de cette réunion à haut niveau devraient aboutir à un consensus quant à la nécessité de la mise en place d’une « feuille de route » pour un marché gazier « plus transparent ».
Le ministre de l’Energie, Salah Khebri, a déclaré à l’APS que la question des contrats gaziers à long terme est aussi à l’ordre du jour du sommet.
M. Khebri a relevé une exigence croissante de la part des pays producteurs du gaz pour adopter les contrats à long terme comme référence fondamentale dans la fixation du prix du gaz naturel.
« Seuls les contrats à long terme sont à même de garantir le financement des grands investissements gaziers », a estimé le ministre.
En outre, cette rencontre a la particularité d’avoir lieu quelques jours seulement avant la tenue de la Conférence des Nations-Unies sur le climat (COP-21) prévue fin novembre à Paris.
A cet effet, les questions du gaz comme combustible propre et son importance pour répondre à une demande énergétique importante devraient aussi être évoquées lors du sommet.
C’est dans ce sens que la réunion ministérielle préparatoire du sommet a convenu de transmettre un message aux participants au sommet du COP 21.
D’autre part, le sommet de Téhéran devrait entériner l’adhésion d’autres pays au FPEG tel l’Azerbaïdjan comme membre observateur, comme une première étape vers une accession totale au Forum créé en 2001 pour défendre les intérêts des pays producteurs.
Par ailleurs, l’Iran a souligné l’importance du rôle de l’Algérie au sein du FPEG eu égard à « son expérience internationale » acquise au niveau du marché mondial du gaz.
« L’Iran compte beaucoup sur la participation de l’Algérie à ce sommet et sur sa contribution au renforcement de la coopération et de la concertation pour défendre les intérêts des pays producteurs », a déclaré son ministre de l’Energie, Hamid Tchit-Tchian à la presse à la veille du sommet.
« La participation de l’Algérie au sommet de Téhéran est importante eu égard au rôle de ce pays au sein du Forum et de son expérience internationale en matière d’industrie gazière », a-t-il affirmé.
A noter que la date du Sommet de Téhéran a été annoncée lors de la première réunion du groupe ad hoc de haut niveau pour le troisième Sommet du gaz le 20 mai 2015 au siège du FPEG à Doha (Qatar).
Lors du précédent sommet, tenu en juillet 2013 à Moscou, les pays membres du FPEG avaient mis l’accent sur la nécessité de renforcer la concertation entre pays producteurs pour défendre leurs intérêts dans un marché bouleversé par l’arrivée de nouvelles ressources énergétiques et l’abondance de l’offre.
Les membres du Forum avaient aussi souligné leur détermination à défendre le rôle fondamental » des contrats de long terme de gaz naturel dans le financement des projets d’infrastructures à grande échelle en amont et en aval de la chaîne de l’industrie gazière, en prévoyant des solutions mutuellement acceptables pour la sécurité de la demande et de l’offre.
Le FPEG est d’autant plus important qu’il regroupe les pays détenteurs des deux tiers (2/3) des réserves mondiales de gaz, 40 % de la production mondiale de gaz et 60 % des exportations gazières.
Les pays membres de ce Forum contrôlent, en outre, 38% des exportations de cette ressource via des gazoducs et 85% du gaz liquéfié.