Ouverture commerciale et financière et renforcement de la productivité et de la compétitivité pour booster la croissance économique de l’Algérie

Ouverture commerciale et financière et renforcement de la productivité et de la compétitivité pour booster la croissance économique de l’Algérie

L’ouverture commerciale et financière est un vecteur de croissance économique dans un monde économique intégré pour peu qu’elle soit pilotée dans un contexte de compétitivité externe et de productivité.  Ce qui implique des politiques publiques visent à construire des bases productives exemptes de contraintes pour appuyer une croissance économique durable, élargie et inclusive. Parmi ces contraintes, notons, inter alia, une faible ouverture commerciale et une intégration limitée aux marchés financiers internationaux.

Combinées à des rigidités structurelles freinant l’innovation et la concurrence (manque de productivité et de compétitivité externe), ces contraintes ouvrent la voie à une répartition inefficace des ressources et à une faible croissance économique. Les politiques économiques doivent donc créer un environnement propice à l’entrepreneuriat, aux investissements et à la création d’activités à haute valeur ajoutée et d’emplois en s’appuyant sur des marchés ouverts et compétitifs pour favoriser la stabilité intérieure (plein emploi, stabilité des prix et finances publiques viables) et extérieure (stabilité des taux de change, commerce extérieur maîtrisé et dette extérieure soutenable).

A charge pour les autorités des pays de déterminer des cibles de croissance et d’inflation claires accompagnées par un mix macroéconomique approprié, des mesures structurelles levant les obstacles à la croissance et l’emploi (libéralisation du commerce, meilleure captation de l’épargne étrangère et amélioration de l’environnent des affaires) et des politiques sectorielles de pointe.

Pour sa part, l’économie algérienne fait face à de nombreux défis macroéconomiques et structurels dont des barrières commerciales, une ouverture limitée sur le monde financier, un manque de compétitivité et un recul de la productivité qui sont particulièrement contraignants sur le processus de libération du potentiel de croissance du pays dans un monde intégré. Discutons de ces points sur un plan général et dans le cas précis de l’Algérie.

Le commerce international demeure un moteur puissant de la croissance économique mondiale, nonobstant le ralentissement de la mondialisation et la montée du protectionnisme.  Après des décades d’intégration commerciale et économique accélérée, l’économie mondiale a amorcé une phase de ralentissement sous l’effet conjugué de restrictions commerciales, de la réhabilitation des subventions aux investissements et de l’adoption de politiques industrielles. Un tournant économique majeur par rapport à la période de réformes intenses des années 1990 et 2000 dans le contexte du « consensus de Washington », période au cours de laquelle les économies en développement et en transition avaient ouvert leurs marchés et intégré l’économie mondiale.

Favorisée par un contexte géostratégique apaisé et un édifice institutionnel bâti autour de l’Organisation mondiale du commerce, cette période se distingue par une hausse des échanges commerciaux internationaux qui a permis de booster la croissance économique mondiale. La crise financière de 2008, la mauvaise gestion des effets pervers de la mondialisation (délocalisations, désindustrialisation, perte d’emplois de la classe moyenne au profit d’étrangers ou de robots), la pandémie de la covid-19, le changement climatique et l’émergence de tensions géopolitiques au cours des dernières années (tensions exacerbées par la guerre en Ukraine et en Palestine) ont conduit à une érosion croissante de la confiance vis-à-vis des marchés et de leurs capacités à s’autoréguler.

Si nous ajoutons à cela les impératifs de sécurité des approvisionnements nés de la récente pandémie, la fragmentation de l’économie mondiale, le non-respect des règles commerciales mondiales et l’amorce de processus de création de nouvelles alliances économiques régionales sud-sud et nord sud, c’est à un véritable ralentissement de la mondialisation et à une montée du protectionnisme (vilifié pendant la période d’or de la mondialisation) auxquels nous assistons.

Ceci étant, le commerce mondial a commencé à se redresser à partir de la mi-2021 à la faveur de la réouverture de l’économie mondiale, de la résorption progressive des goulots d’étranglement au niveau des chaines d’approvisionnement mondiales et de la reprise du contrôle sur l’inflation entre 2022-2024.

Les indicateurs du commerce international entre 1980 et 2023. Le volume de ce dernier a été multiplié par 7,9, tandis que le volume du PIB mondial a été multiplié par 4,2. Depuis le milieu des années 1980 jusqu’à la crise financière de 2008, le taux de croissance du commerce mondial est resté systématiquement supérieur au taux de croissance du PIB mondial.

Le commerce mondial s va connaitre une phase de repli au cours de la crise financière de 2008 et sa décélération sera plus rapide que celle du PIB mondial. De 2012 à la pandémie de la covid-19 qui a débuté en 2020, les taux de croissance du commerce mondial et du PIB mondial sont quasiment identiques.

A partir de 2021, année de la réouverture de l’economie mondiale en 2021, le commerce mondial entame un processus de redressement et enregistre une hausse de 0,3 % alors que le PIB mondial progresse de 3,2 %. Les échanges mondiaux, qu’ils soient vus du côté des importations ou des exportations, s’opèrent surtout entre 3 pôles principaux : l’Europe (pour l’essentiel l’Union Européenne), la zone asiatique et l’Amérique du Nord.

En 2023, les trois pôles de croissance mondiale dominent le commerce international. En premier lieu, l’Europe représente 36, 4 % des importations mondiales et 36,5 % des exportations mondiales.

En second lieu, la part de l’Asie est de 32,7% des importations mondiales et 35.9 % des exportations mondiales. En troisième position, nous retrouvons l’Amérique du Nord avec des parts de 18% des importations mondiales et 13,4 % des exportations mondiales. L’Afrique et le Moyen Orient sont des acteurs mineurs du commerce international avec des parts de 2,9 % et 4,5 % en matière d’importations et 2,5 % et 5,8 % des exportations mondiales.

La domination du commerce international par l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Asie est le reflet direct d’avantages historiques, de leur poids économique, leur leadership technologique, de la disponibilité d’infrastructures de premier plan ainsi que la mise en place de politiques commerciales stratégiques.

Le développement historique de ces régions, leurs politiques économiques et leur forte participation aux accords commerciaux mondiaux leur ont permis de conserver une influence importante dans l’orientation du commerce international.

Le retour des barrières commerciales. Ces dernières sont une source de déséquilibres macroéconomiques à travers des effets-prix, une perte d’activité économique et une baisse de l’efficacité de la fonction de régulation des marchés.

Les barrières commerciales prennent la forme de tarifs (taxes imposées sur les biens importés, augmentant leurs prix et conduisant par conséquent à des niveaux de prix globaux plus élevés dans l’économie), de quotas (limitant la quantité de biens pouvant être importés, créant une pénurie qui fait souvent augmenter les prix) et de licences (autorisations délivrées par le gouvernement en vue de l’importation de biens spécifiques ce qui crée des pénuries et des hausses de prix). L’imposition de tarifs, quotas et licences se traduisent par des effets en cascade sous forme :

(1) d’une hausse de l’inflation pour les consommateurs (qui font face à une hausse des prix des produits finis importés et une augmentation de l’inflation) et les entrepreneurs (les tarifs augmentent les prix des matières premières importées, les coûts de production et les prix de vente des biens finaux, ce qui déclenchera un mouvement de hausse des salaires et in fine une aggravation du niveau de l’inflation) ;

(2) d’un ralentissement de la croissance économique : la mise en place de barrières commerciales conduit à une redistribution des ressources des secteurs productifs vers des secteurs moins efficaces, entrainant ainsi une baisse de la production économique et du potentiel de croissance ; et

(3) d’une perte de compétitivité : les entreprises nationales prennent le risque de relâcher leurs efforts, ralentir l’innovation et les gains de productivité et ainsi ralentir la croissance économique globale.

Dans ce contexte, il incombe aux autorités d’arbitrer entre des gains à court terme (mesures de protection à court terme pour certaines industries) et des coûts qui vont peser sur l’économie à moyen et long terme (hausse des prix à la consommation, perte d’efficience dans l’allocation des ressources et affaiblissement de la croissance économique). 

L’accès à l’épargne étrangère, un levier de croissance économique.  L’accès à l’épargne étrangère joue un rôle clé dans la croissance économique, notamment pour les pays manquant de ressources internes. Avec $422 000 milliards d’actifs sous gestion, les banques, investisseurs institutionnels et gestionnaires de portefeuilles influencent l’allocation des capitaux, en dirigeant les investissements vers des secteurs stratégiques comme les infrastructures, la technologie, les énergies renouvelables et la santé.

Cependant, cette concentration d’actifs entre les mains de quelques grands acteurs peut aussi créer des risques systémiques tels que des crises financières ou des perturbations de marché. Les pays développés n’ont généralement pas de difficultés à accéder à cette épargne étrangère, tant que leurs politiques économiques sont crédibles et politiquement stables.

À l’inverse, les pays en développement, souvent en déficit d’épargne domestique, dépendent des investissements directs étrangers (IDE), des prêts et d’autres flux financiers pour financer des secteurs stratégiques tels que les infrastructures, la technologie et l’industrie manufacturière. Cette injection de capitaux stimule la productivité, crée des emplois, favorise l’innovation, réduit les coûts du capital et facilite le transfert de technologies, renforçant ainsi la compétitivité et la résilience économique à long terme.

L’accès à l’épargne mondiale pour les pays en développement repose sur plusieurs conditions, y compris une stratégie d’emprunt efficace, une vision économique claire à moyen et long terme et un cadre d’ouverture commerciale et financière favorable. De plus, il est essentiel que ces pays maintiennent une productivité soutenue et un environnement d’innovation dynamique, soutenus par des ressources humaines qualifiées.

Attirer les investisseurs internationaux nécessite également un programme d’investissements ciblant des secteurs spécifiques, un environnement juridique favorable et une stabilité fiscale, des conditions qui demandent du temps pour être mises en place mais sont essentielles pour bénéficier pleinement des flux financiers étrangers et intégrer les économies locales dans les circuits mondiaux d’investissement et de production.

L’ouverture commerciale et l’intégration aux marchés financiers internationaux impliquent compétitivité externe et productivité. Pour qu’un pays puisse s’engager avec succès dans le commerce international et se connecter aux marchés financiers mondiaux, il doit être à la fois compétitif et productif.

La compétitivité est essentielle pour attirer les acheteurs et les investisseurs étrangers, car elle permet au pays d’offrir des biens et des services de qualité des prix attractifs. Sans compétitivité, un pays éprouvera des difficultés pour obtenir une part importante du commerce mondial ou attirer des investissements étrangers. Pour sa part, la productivité joue un rôle clé dans le soutien à la croissance économique.

Une productivité plus élevée permet à un pays de produire davantage avec moins de ressources, rendant ainsi ses biens et services plus compétitifs sur le marché mondial.

De plus, cela contribue à maintenir une croissance à long terme et réduit la dépendance par rapport à une main-d’œuvre à bas coût ou aux matières premières. Ajoutons que les économies à haute productivité sont plus susceptibles d’attirer des investissements directs étrangers. Ces derniers sont toujours orientés vers des économies stables et efficaces disposant de capacités assumer leurs obligations financières.

En outre, la compétitivité externe, c’est-à-dire la capacité d’un pays à se mesurer à d’autres économies sur les marchés mondiaux, est également cruciale. Elle dépend non seulement des coûts de production et de la qualité des produits, mais aussi de la capacité du pays à s’adapter aux exigences internationales, à diversifier ses exportations et à maintenir des relations commerciales favorables.

Une compétitivité externe forte permet au pays d’accroître ses parts de marché à l’international et d’attirer davantage d’investissements étrangers.

Le cas de l’Algérie :  Le développement économique et social et le maintien d’une croissance économique élargie, saine et inclusive est intimement liée à l’évolution du commerce international et à l’insertion dans la sphère financière internationale.

Le secteur pétrolier domine l’économie nationale : A fin 2024, le secteur des hydrocarbures représente 1/5 de la valeur ajoutée (avec une croissance en baisse entre 2025-2027), 90 % des exportations totales du pays et 42,6 % des recettes budgétaires.

 Cette domination pétrolière octroie une place prééminente au commerce extérieur dans l’évolution des principaux agrégats macroéconomiques. En effet, elle a façonné (et continue de le faire) à la fois la dynamique de développement et de la croissance du pays ainsi que ses défis économiques, notamment ceux de la gestion macroéconomique dans un contexte de volatilité des prix des hydrocarbures, de la diversification économique, de l’attraction des investissements étrangers et de l’intégration de l’Algérie à l’économie mondiale (sur les plans commerciaux et financiers). Le processus d’élargissement de la production est en place avec toutefois des progrès lents.

Le pays continue donc de faire face aux conséquences d’une dépendance vis-à-vis des hydrocarbures qui révèle périodiquement ses limites en cas de choc pétrolier inverse qui fait chuter les prix et met sous pression les équilibres macroéconomiques (recul de la croissance, pression sur les finances publiques, les échanges extérieurs, le taux de change et l’inflation).

Les échanges commerciaux internationaux souffrent de certaines restrictions. Entre 1994 et 1998, l’Algérie avait mis en place des réformes économiques avec le soutien du FMI, de la Banque Mondiale, de la Banque Africaine de Développement et de partenaires bilatéraux. Le premier but était de stabiliser l’économie en réduisant les déficits budgétaires, contrôler l’inflation et stabiliser la monnaie.

En complément, le programme de redressement incluait des réformes structurelles pour assurer la transition d’une économie d’État vers une économie plus flexible axée sur le marché, notamment par la privatisation des entreprises publiques et la libéralisation de certains secteurs clés. Des efforts complémentaires avaient été déployés pour réduire la dépendance vis-à-vis du pétrole et du gaz et diversifier l’économie en favorisant d’autres secteurs tels que l’agriculture et l’industrie.

De plus, l’Algérie a cherché à améliorer l’environnement des affaires en réformant le cadre juridique relatif aux investissements étrangers. Cette première génération de réformes devait être complétée par d’autres afin de parachever la construction d’une économie moderne et diversifiée sur le moyen et long terme.

Cependant, le rebond considérable du marché pétrolier (dans le contexte du super cycle des matières premières favorisé par l’insertion de la Chine dans l’économie mondiale en 2000) avait conduit d’abord l’Algérie à faire une pause en matière de réformes structurelles (une des raisons étant de se dissocier d’un processus de réformes imposées par les institutions de Bretton Woods) avant d’amorcer dès 2014 un processus de réversion des réformes.

Ce dernier a été symbolisé par la remise en place de barrières non tarifaires (certificat d’origine, certificats de conformité et de qualité d’un tiers indépendant, relevés de notes rédigées en arabe et indiquant l’origine des produits), de restrictions commerciales (interdiction temporaire de 851 produits annoncée le 1er janvier 2018) et de barrières tarifaires (adoption de multiples tarifs entre 30 et 200% sur plus de 1000 produits).

Parallèlement, le processus d’insertion internationale était passé au second plan, symbolisé par un accord d’association avec l’Union Européenne (AAUE) défavorable à l’Algérie ; un processus d’adhésion à l’OMC totalement en panne ; et des accords préférentiels (Grande Zone Arabe de Libre Echange et Tunisie) qui coûtent au contribuable algérien en raison des exonérations sur les droits de douane et la TVA à l’importation. 

L’accès au l’épargne étrangère n’est pas encore une option de financement des besoins en développement du pays. Non sans surprise, l’endettement extérieur est passé de 9% du PIB en moyenne au cours de la période 2000-2020 à une moyenne de 1,3 % du PIB entre 2021-2024. Une performance remarquable lié également au remboursement anticipé de la dette extérieure dès 2004/2005 (que certains créanciers ont combattu).

Ce processus avait commencé par un remboursement anticipé de $1,1 milliard à la Banque Européenne d’Investissement et à la Banque Africaine de Développement (faisant baisser le ratio dette extérieure/PIB de 26 % en 2004 à 16½ % en 2005), suivi en novembre 2005 du rachat complet et anticipé des emprunts auprès du FMI et complété par le remboursement de $10½ milliards aux créanciers du Club de Paris et du Club de Londres, faisant alors baisser le ratio dette/PIB de 17%  en 2005 à moins de 4½ percent en 2006.

Une performance dont le pays devrait tirer un maximum de bénéfices pour financer sa stratégie de refondation de l’économie nationale. 

Les restrictions commerciales, le seul recours aux financements propres et les inefficiences de l’investissement public ont fortement influencé, entre autres, le niveau de la croissance économique comme le montrent les données disponibles.  Entre 2000-2019 (décennie du retour progressif à la sécurité et du super cycle des produits de base dont le pétrole qui a entamé une hausse spectaculaire) et en dépit de la forte hausse de l’investissement public (qui est passé d’une moyenne de 28,6 % du PIB entre 1990-1999 à 32,5 % du PIB entre 2000 et 2009 et 44,9 % du PIB entre 2010 -2020,  la croissance économique moyenne entre 2000-2020 est restée faible atteignant uniquement 2,9 % (légèrement supérieure à celles de 2,5% entre 1980-1989 et 1,6% entre 1990-1999, la décennie noire).

Pour ce qui est de la période 2021-2024, nonobstant un niveau d’investissement de 38% du PIB, la croissance économique moyenne n’a atteint que 3%.

Le manque de compétitivité et de productivité entre 2015 et 2024.  Le niveau actuel de productivité et le manque de compétitivité de l’Algérie limitent sa capacité à faire face à la concurrence mondiale, notamment en ce qui concerne l’accès à de nouveaux marchés pour des biens échangeables. Le manque de compétitivité externe est illustré par la faiblesse et la stagnation de la part des exportations hors hydrocarbures. Cette situation reflète des déséquilibres macroéconomiques, tels que le désalignement du taux de change et l’inflation structurelle, ainsi que des rigidités structurelles à l’origine de la faible productivité.

Selon les données du FMI, le taux de change effectif réel (REER), une variable proxy utilisée pour mesurer la compétitivité extérieure en l’absence de données sur les coûts unitaires de production, a augmenté de 13 % entre 2015 et fin novembre 2024. Cela suggère une perte de compétitivité prix sur le marché mondial, principalement en raison de l’appréciation de la monnaie algérienne en termes réels et d’un taux d’inflation supérieur à celui de ses partenaires commerciaux.

Cette situation rend les exportations algériennes plus chères et moins attractives, tandis que les importations deviennent moins coûteuses, ce qui pénalise les producteurs locaux et le secteur des exportations.

En ce qui concerne la productivité du travail, étroitement liée à la croissance économique, elle a stagné entre 2015 et 2024. Plusieurs facteurs expliquent cet état de fait, notamment le recul de la qualité de l’éducation, un modèle de croissance principalement fondé sur l’accumulation de travail et de capital plutôt que sur l’innovation technologique, ce qui maintient le pays dans un cercle vicieux de faible croissance face à de nombreux défis macroéconomiques et structurels.

Parmi ces défis figurent l’emploi des jeunes et des femmes, la croissance démographique, les changements climatiques, la répartition des revenus et la transition vers la décarbonation. Par ailleurs, les politiques macroéconomiques incohérentes, les rigidités structurelles, le manque de flexibilité des marchés, ainsi que la présence de barrières non tarifaires et tarifaires, contribuent également à cette stagnation.

Les grands axes d’une stratégie de réformes pour appuyer une ouverture commerciale et une insertion au niveau de marchés financiers internationaux. Aujourd’hui, l’un des défis économiques mondiaux les plus urgents est celui de la mollesse de la croissance économique, avec des projections de 3% pour l’economie mondiale, son niveau le plus bas depuis le début des années 1990.

La principale cause de ce ralentissement est la diminution de la croissance de la productivité. Ceci est une source de préoccupation notamment dans un monde interconnecté. Pour faire face à ce défi, les politiques économiques devraient cibler le potentiel de croissance structurelle plutôt que sur des mesures à court terme visant à stimuler la demande intérieure.

L’Algérie est également enfermée dans une trappe de faible croissance depuis plus de deux décennies. Au vu de ce constat et pour soutenir une croissance durable, les investissements doivent être plus efficients et stratégiquement orientés vers des secteurs qui renforcent le potentiel de l’économie en matière d’innovation et de gains de productivité.

Sans cette attention à l’efficacité et aux améliorations structurelles, même des niveaux élevés d’investissement risquent de ne pas conduire à une croissance significative, durable et inclusive. Il ne s’agit pas seulement de la quantité d’investissement, mais de la qualité et de la stratégie de déploiement de ces ressources qui déterminent finalement la trajectoire de croissance durable d’une économie.

Par conséquent, il est nécessaire d’adopter une stratégie à long terme dont les grands axes interdépendants sont les suivants :

  • Un axes stabilisation stabiliser l’économie (à travers un mix macroéconomique approprié incluant le retour à la viabilité des finances publiques, le contrôle de l’inflation, une dépréciation progressive du taux de change ;
  • Un axe renforcement de la qualité des leviers macroéconomiques pour leur donner des espaces nécessaires grâce à des réformes macro structurelles visant à renforcer les politiques budgétaire, monétaire et de change ;
  • Un axe offre globale visant à diversifier l’output national, ouvrir et intégrer l’économie nationale dans les chaînes de valeur mondiales (ce qui demande moins d’investissements) et les marchés financiers internationaux (pour profiter de la signature Algérie) à travers des réformes structurelles étalées dans le temps qui favorisent l’entreprenariat, l’efficience des investissement public, la productivité des facteurs de production et la baisse des couts de production pour donner une chance aux exportations algériennes hors pétrole ;
  • Un axe social pour protéger les populations les plus vulnérables des impacts de certaines réformes ;
  • Un axe institutionnel pour gérer les réformes macroéconomiques et structurelles
  • Un axe statistique pour élargir la gamme des données macroéconomiques et sociales afin de renforcer l’analyse, la gestion et la projection des agrégats économiques et financiers.
  • Un axe communication au bénéfice de la population et des partenaires économiques locaux et internationaux pour donner au pays une pleine visibilité sur le plan mondial.