Lors de l’ouverture de la session parlementaire 2019/2020 à l’Assemblé populaire nationale, hier 03 sptembre 2019, un député indépendant du nom de Braham Benadji, s’est présenté enveloppé dans un drapeau National et Amazigh et en brandissant une pancarte sur laquelle il est écrit, « Liberté pour les détenus d’opinion » et « Yetnahaw Gaa ».
« Aujourd’hui j’ai manifesté a l’intérieur du parlement avec mon drapeau amazigh a l’occasion de l’ouverture de la session parlementaire malgré que j’ai gelé mes activités dans cette assemblée depuis le début du mouvement », a écrit le député sur sa page Facebook.
Déclaration intégrale du député à l’occasion de l’ouverture de la session parlementaire 2019/2020:
Depuis février 2019 à ce jour, le peuple algérien n’a pas cessé de battre le pavé sur l’ensemble des wilayas du pays et auprès de notre communauté établie à l’étranger. Cette mobilisation citoyenne jamais vécu dans le pays, de par son ampleur et surtout son caractère pacifique, a soulevé l’admiration du monde entier. Le pouvoir qui avait misé, comme à son habitude sur la répression, l’intimidation et l’essoufflement pour mettre fin à cette insurrection citoyenne, à vite fait de déchanter devant la constance et la détermination citoyenne. N’ayant pas réussi à contenir cette déferlante humaine salvatrice, le système décidé de mettre en œuvre un plan diabolique de tentative de division des rangs de cette magnifique révolution citoyenne, pacifique.
Fidèle à ses pratiques, il sort la carte de la division pour tenter de créer des lézardes dans le mouvement de contestation. C’est ainsi que le pouvoir a décidé, en dépit de la loi, d’interdire le port de l’emblème amazighe sous peine de représailles. C’est alors que des dizaines de jeunes Algériens ont été embarqués injustement, pour le simple fait d’avoir brandi ce symbole identitaire et d’unité des peuples d’Afrique du Nord. Il est scandaleux de relever que c’est au moment où cet étendard culturel de notre identité millénaire a fait consensus dans la société et permit de réaffirmer l’unité du peuple algérien tout entier, que l’on nous sort une interdiction qu’aucun texte de loi de la République ne prévoit. Faut il rappeler que cette mesure liberticide intervient au moment où cette question longtemps réprimée a fini par être reconnue dans la constitution où tamazight est consacrée langue nationale et officielle au même titre que l’arabe.
Avant d’être un député indépendant, je dois rappeler que je suis surtout, un militant démocrate, profondément attaché à ses racines identitaires millénaires, à sa langue maternelle et à sa culture amazighe. Mon combat pour les libertés, l’égalité, la justice sociale n’est pas dissociable de celle de la quête identitaire amazighe. J’avais mené ma campagne électorale sur le thème de l’amazighité et des questions démocratiques. Je ne saurai m’aliéner la confiance des milliers de citoyens qui m’on investi pour faire aboutir le programme pour lequel j’ai été élu. C’est par fidélité à ce serment et en application de mes engagements, que je tiens à dénoncer l’interdiction inique de notre emblème identitaire nord Africain et me déclare solidaire de tous les détenus d’opinion, particulièrement celles et ceux qui sont injustement arrêtés pour avoir porté l’étendard amazigh. En guise de soutien et de solidarité, je brandis solennellement ce symbole de la dignité et de mon identité retrouvée à la face de ce pouvoir illégitime, négateur des libertés et contre lequel tout le peuple algérien est en état d’insurrection depuis 7 moins.
En ma qualité de député de cette honorable assemblée, ma mission constitutionnelle est de proposer et voter les lois de la République. A ce titre je ne saurai accepter que des algériennes et des algériens soient mis en prison sur des délits fictifs qu’aucune disposition du code pénale n’a prévus. Par conséquent, leur incarcération relève de l’arbitraire et du fait du prince que je ne saurais passer sous silence. En plus d’être illégitime, ce pouvoir verse dans l’illégalité que j’ai le devoir moral et réglementaire de dénoncer et d’exiger la libération immédiate et inconditionnelle de nos compatriotes injustement incarcérés. Je fais mien, le mot d’ordre des manifestants qui exigent chaque jour, le départ du système, de ses hommes et de ses symboles à savoir : « ltnahaw ga€ ».