En marge des essais dynamiques de la nouvelle Peugeot 208 organisés tout récemment à El Djadida au Maroc, le directeur de la zone Afrique-Moyen-Orient au sein du groupe PSA, Samir Cherfan, accompagné de Yves Peyrot des Gachons, vice-président chargé du Maghreb, ont, au cours d’une rencontre avec les journalistes algériens, fait le point sur l’avancement des travaux de l’usine de Tafraoui et sur les perspectives de redéploiement des marques du groupe français dès l’année 2020.
D’emblée, Samir Cherfan insistera sur le niveau de qualité de cette future structure, «l’usine algérienne bénéficiera de l’ensemble des avancées du groupe en terme de performance et de fabrication qui sont en application dans l’usine de Kenitra au Maroc», éludant ainsi les appréhensions de certains quant à l’efficience de l’une par rapport à l’autre. Selon ce responsable, les travaux de l’usine avancent comme prévu dans les prévisions de réalisation et que son inauguration est attendue au cours du premier semestre 2020.
Il refusera, en revanche, de dévoiler les modèles qui seront produits localement, mais il précisera qu’ils seront aux standards internationaux et qu’ils répondront aux attentes des clients algériens.
Le CKD dès le lancement de l’usine
Le directeur de zone ajoutera par ailleurs que l’usine produira des véhicules issus des marques du groupe, Peugeot, Citroën et peut-être Opel, «le groupe PSA dispose de plateformes modulables, pouvant accueillir un large choix de modèles et de marques».
De son côté, Yves Peyrot des Gachons, qui a eu à assumer par le passé les fonctions de directeur général de Peugeot Algérie, a affirmé que le projet sera concrétisé en totale conformité avec la réglementation algérienne, notamment le cahier des charges et ses conditions d’intégration locale, fixé à 15% au bout de la 3e année et 40% au terme du 5e exercice.
Elément important souligné par le directeur de zone, l’usine de PSA, à Tafraoui, débutera son activité directement en mode CKD grâce notamment à l’intégration de plusieurs fournisseurs locaux qui approvisionnent déjà l’usine de Renault. Il est à rappeler aussi lors de la présentation du dossier du projet, le groupe français avait prévu l’implication d’équipementiers sous la conduite de son partenaire historique, Faurecia. Le patron de la zone, dira à ce sujet, «pour les besoins de cette intégration, nous réaliserons, comme c’est fait au Maroc, des partenariats avec des équipementiers qui nous permettront une montée en puissance progressive».
Sur le plan des exportations, comme exigé par le cahier des charges, les responsables de PSA, ont indiqué que les équipementiers qui accompagneront le développement de l’usine auront aussi l’opportunité d’alimenter le marché local et d’orienter une partie de leur production vers l’exportation.
L’exportation en ligne de mire
Plus globalement, Samir Cherfan précisera que « le potentiel d’exportation est généralement lié à la performance. Plus nous monterons en puissance, plus nous disposerons d’opportunités à l’export». Il citera l’exemple de l’infrastructure implantée en Tunisie pour l’assemblage du pick-up et dont une partie de cette production est destinée à l’exportation, «notre souhait est de faire la même chose en Algérie».
A la fin de cette rencontre, le représentant de PSA revient sur la place de Peugeot en Algérie en espérant que la marque puisse retrouver ses parts de marché et se déployer encore davantage vers de nouvelles conquêtes commerciales, «nous sommes en concertation avec les autorités algériennes sur l’avancement de l’usine et nous sommes déterminés à aller de l’avant pour l’achèvement dans les délais des travaux de réalisation».
Le projet PSA dont le coût global avoisinerait les 500 millions d’euros aura une production initiale de 50 000 véhicules avant d’évoluer vers les 75 000 unités/an. Plus d’un millier d’emplois directs et indirects seront créés dès son lancement.
Concernant les modèles, on apprend que plus de 4 modèles sortiront des chaînes de montage de cette usine.
B. Bellil