Lors de l’ouverture des sessions parlementaires ordinaires des deux chambres pour l’exercice 2019-2020, l’APN et le Conseil de la nation, en présence du Premier ministre Noureddine Bedoui et des membres du gouvernement, il a été question de la crise de l’heure que vit le pays, dans les discours prononcés en plénière par le président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Slimane Chenine, et par le président par intérim du Conseil de la nation, Salah Goudjil.
Abdelhalim Benyellès – Alger (Le Soir) – Si pour le premier l’heure est à l’union entre le peuple et son armée, au vu des «dangers» auxquels est exposée l’Algérie, et du «grand défi économique à relever après l’échec d’une politique menée depuis 20 années, pour le président du Sénat, toute l’intervention a été centrée sur l’Armée nationale populaire (ANP), d’abord dans son volet historique, puis son rôle actuel à mener le pays vers le progrès et la paix». Et contrairement à l’exposé du premier qui a loué la mission de l’armée par l’accompagnement de la revendication populaire et le principe du dialogue mené par le panel, le président du Conseil de la nation, dans le même contexte, est allé droit au but en déclarant que «l’Algérie a été libérée par l’armée et doit être dirigée par l’armée».
Le président de l’APN s’est étalé dans son discours sur plusieurs contenus, dont l’économie et l’échec de sa politique menée durant 20 années qui doit être traitée concrètement, le social qui connaît un réel recul du pouvoir d’achat du citoyen qui appelle à un soutien par l’élaboration de la prochaine loi de finances, la rentrée sociale dont la réussite dépend de l’union entre l’armée et le peuple, la politique internationale où l’Algérie joue un rôle prépondérant dans la question palestinienne, la libération du Sahara occidental et les perspectives de paix en Libye.
Mais le président de la Chambre basse, Slimane Chenine, s’est étalé longuement sur la crise actuelle que vit l’Algérie depuis 6 mois. Il a déclaré que le «dialogue est la seule issue qui mène à des élections libres et honnêtes». Et à l’occasion, il a salué le rôle du panel dans cette perspective, qui «répond à la revendication populaire pour la liberté».
Et c’est à l’armée qu’il adresse le plus d’éloges, par l’«accompagnement du peuple depuis le début de ses revendications», et «l’ouverture par la justice des grands dossiers en un temps record».
Tout en saluant le vaste mouvement populaire, il dira que «les marches sont un acquis parce qu’elles sont accompagnées par le professionnalisme des services de sécurité», et que cette revendication démocratique passe par «des élections qui restent l’unique réponse à ce mouvement».
Pour sa part, Salah Goudjil a fait un rappel historique sur le rôle de l’ANP dans la libération de l’Algérie et des complots qu’a subis l’institution militaire tout au long de cette période. Mais revenant à son tour à la crise actuelle, il a déclaré que le peuple est descendu dans la rue pour clamer «20 années barakat», et par delà, la réponse de l’armée à cette revendication et son accompagnement, alors que «certaines parties tentent de déformer le rôle de l’armée nationale dans la gestion de cette crise. «En tant que moudjahid, je dirai que c’est un complot contre l’ANP», a-t-il déclaré.
Avant d’ajouter que l’armée protège le peuple, le défend, le représente mais en même temps elle met fin à la Issaba. Et de conclure que «l’armée se dresse contre tous ceux qui veulent instaurer l’anarchie en Algérie».
A. B