Ouverture du 63e Festival de Cannes : De la culture grand public en attendant

Ouverture du 63e Festival de Cannes : De la culture grand public en attendant

A suivre des deux côtés de la méditerranée la polémique autour de «Hors la Loi» de Rachid Bouchareb- film produit à 75% par la France mais qui représente l’Algérie en compétition officielle, le moins que l’on puisse dire c’est que ce n’est pas demain la veille que le Festival de Cannes s’ouvrira avec une grosse coproduction algéro-française retraçant, par exemple, la vie héroïque et dramatique de l’Emir Abdelkader.

Et c’est bien dommage car un réalisateur comme le britannique Ridley Scott aurait été parfait pour la mettre en scène. En attendant Ridley Scott ouvre cette 63ème édition de Cannes avec un «Robin des Bois» tout à la fois très personnel et redoutablement universel.



Prenant des libertés avec les faits historiques, ridiculisant au passage les français, Ridley Scott raconte comme Robin Longstride simple archer du roi luttant pour bouter le Français hors du pays, est devenu Robin Hood.

Certes, ce que l’on appelle le «préambule» est devenu la grande mode aujourd’hui pour les grands studios américains.

De Batman à Indiana Jones, il s’agit de remonter à l’enfance du héros, aux sources de sa légende.

Réalisé à l’ère du numérique avec des trucages modernes, ce Robin des bois, n’a plus rien à voir avec le prince des voleurs de la forêt de Sherwood, cœur pur et un peu poseur, tel qu’il fut autrefois incarné au cinéma par Douglas Fairbanks, Errol Flynn, Sean Connery ou Kevin Costner. Ridley Scott préfère offrir au public les raisons qui vont pousser ce jeune archer à prendre le maquis : enfance sans père décapité sous ses yeux, injustices sociales exacerbées, mauvais traitements…

Dans le rôle du futur Robin des Bois, l’excellent Russel Crowe qui est devenu l’acteur fétiche de Ridley Scott.

Ceux qui ont aimé Gladiator (succès planétaire) ne seront pas déçus. Il y a du spectacle, des scènes de guerre, des frissons garantis. Ridley Scott est donc le réalisateur de cette culture «Mainstream» qui est l’enjeu des batailles actuelles entre les gros blocs qui se forment .

La culture «Mainstream» c’est la culture grand public, celle qui parle et plait à tout le monde.

Celle qui s’exporte dans les quatre coins du globe. Jusqu’à présent les américains restent maitres dans ce genre de culture de masse (avant on disait «impérialisme culturel»).

Mais depuis quelques années déjà, ici et là ils doivent faire face à quelques nouveaux bien décidés à conquérir par le spectacle le monde entier, les asiatiques de Hong Kong, les indiens de Bollywood, les manga japonais…

Envoyé spécial à Cannes : Tewfik Hakem