Ouverture du Sila 2009 ce matin Entre promesses et surprises

Ouverture du Sila 2009 ce matin Entre promesses et surprises

Chapiteaux de cirque ! C’est ce que les “détracteurs” du Salon international du livre d’Alger (Sila) 2009 n’ont pas cessé de répéter. Leur principal reproche concernait le changement de lieu de la Safex vers le complexe olympique Mohamed-Boudiaf.

Nous avons voulu en savoir plus. Vendredi dernier dans la soirée, notre déplacement, loin d’être fortuit, avait au moins deux raisons. Nous y étions juste quelques minutes après la fin du match MCA-ASK, qui s’était déroulé à une centaine de mètres, sur le terrain du 5-Juillet. La seconde raison était de voir l’état des lieux au lendemain des violents vents qui avaient frappé Alger. Des “préoccupations” loin d’être “légères” puisqu’il ne restait que quatre jours — pour être précis, c’est plutôt trois jours et une nuit — avant le début de l’événement littéraire numéro un du pays.

Arrivés sur place, nous avons rencontré parmi les nombreux travailleurs, qui couraient dans tous les sens, l’un des principaux protagonistes du Sila. Il n’est pas éditeur ni membre d’un quelconque syndicat d’importateurs de livres. Il s’agit de Noureddine Ziouani, ingénieur en charpente métallique et P-DG de Astalavista, l’entreprise qui s’occupe de l’installation des fameux chapiteaux. D’entrée, il a voulu nous donner une précision : “Les gens se trompent lourdement lorsqu’ils parlent de chapiteaux. C’est le cirque qui en a, mais nous, nous utilisons d’autres assemblages. Il s’agit de structures en aluminium PVC anti-UV, opaques et uniformes, spéciales pour tous types d’événements, et c’est ce que nous utilisons ici.” Il ne tarda pas ensuite à répondre à nos questions sur les préparatifs. “À 95%, nous sommes prêts pour le Salon. Il ne reste que de tout petits détails.”

À propos des deux raisons mentionnées plus haut, il dit : “Il y a eu un vent de 80 km/h et rien n’a bougé. Nos structures sont faites pour résister à des vents allant jusqu’à 160 km/h et même à ce moment-là, on a des solutions pour que rien ne vienne gêner le déroulement de l’événement. Donc, vous pouvez être sûrs qu’il n’y a aucun risque.”

À ses côtés, l’un des organisateurs ajoute, avec un grand sourire : “Beaucoup de personnes qui avaient ouvertement critiqué le déplacement du Sila de la Safex sont venues, hier, avec l’espoir de voir des dégâts sur les structures, mais ils ont rapidement déchanté.” Concernant les risques dus à la proximité des structures du stade du 5-Juillet, M. Ziouani s’est montré catégorique : “Déjà, il y a eu deux matches depuis qu’on est là et rien ne s’est passé. C’est très bien organisé ici et vous verrez que les visiteurs et les participants de cette année seront plus qu’épatés par ce qu’ils vont trouver sur place.” Tout en arpentant les allées des chapiteaux, nous avons pu avoir plusieurs chiffres plus qu’indicatifs. Les stands seront tous sous des chapiteaux de 15 000 m2 dans lesquels 343 éditeurs, dont 148 algériens, y auront leurs stands. Concernant la participation étrangère, 23 pays ont déjà confirmé. “Les derniers, ce sont les Américains”, nous dit l’un des organisateurs. “C’est à partir de leur ambassade à Paris qu’ils ont pu nous confirmer la présence de la maison d’édition Nouveaux horizons au Sila.”

Autre personne rencontrée sur les lieux, Sofiane Lassel, directeur général-adjoint de Expo-Sign. Son entreprise joue en “collaboration” avec Astalavista, comme il nous l’a indiqué : “Nous nous occupons entre autres des moquettes, des stands, de la signalétique, du revêtement sol.” Il insiste pour nous préciser son profil auquel il semblait donner beaucoup d’importance. “Nous sommes une entreprise 100% algérienne qui a commencé par 3 personnes et qui se retrouve avec 100 actuellement.” Un “langage” DZ tenu souvent par plusieurs de nos interlocuteurs rencontrés lors de cette nuit. Zouani était d’ailleurs le plus enthousiaste dans ce registre. “J’ai créé mon entreprise grâce à l’Ansej et on a commencé avec un seul membre pour arriver maintenant à 62 travailleurs dont la plupart ont été formés par moi-même.” Il nous indique qu’il a ramené trois émigrés “qui ont déjà travaillé sur des structures pour de tels événements, entre autres pour l’Elysée en France, au temps de Chirac, et même de Sarkozy”.

Ne pouvant cacher ni son enthousiasme ni sa fierté, le P-DG de Astalavista poursuivra en revenant sur les délais d’installation. “Nous avons réalisé ces structures en deux semaines ; même en France ils ne peuvent pas le faire en une période aussi courte. C’est vraiment un record qui a surpris plus d’un, surtout les étrangers qui sont venus nombreux voir ce qu’on fait tout au long de ces derniers jours.” Les habitués du Sila à la Safex peuvent donc s’attendre à un autre “monde” pour l’édition 2009.

C’est en tout cas la promesse des organisateurs qui ont à relever un défi loin d’être farfelu : faire “oublier” enfin les cinq lettres de foire qu’on colle depuis longtemps à cet événement pour “imposer” les cinq lettres de Salon. À partir d’aujourd’hui et jusqu’au 6 novembre, tous les regards seront braqués sur eux. La balle est dans leur camp avant l’heure des bilans.