FLORENCE, Italie (Reuters) – Le caveau de la famille du marchand florentin Francesco del Giocondo dont la femme Lisa Gherardini pourrait avoir servi de modèle à Léonard de Vinci pour son célèbre tableau La Joconde, a été ouvert vendredi par une équipe de scientifiques.
L’équipe de l’historien Silvano Vinceti est à la recherche de restes susceptibles de contribuer à la confirmation de l’identité de la femme au célèbre sourire énigmatique.
Un orifice juste assez grand pour qu’une personne puisse s’y faufiler a été découpé dans le sol de la basilique de la Santissima Annunziata au-dessus du caveau familial des Giocondo.
Silvano Vinceti, historien de l’art et président du Comité national pour la promotion du patrimoine historique et culturel italien, prévoit de faire des prélèvements ADN sur les os retrouvés dans le caveau et de les comparer avec ceux de trois femmes enterrées dans le couvent Saint Orsola non loin de là. Les restes de l’une des trois, un crâne notamment, pourraient être ceux de Lisa Gherardini.
Lisa Gherardini, dont le nom de femme mariée « Gioconda » est à l’origine du nom Joconde, a en effet passé les dernières années de sa vie à Saint Orsola, selon les historiens. Les chercheurs ont commencé l’an dernier à fouiller ce bâtiment aujourd’hui délabré à la recherche de ses os.
Silvano Vinceti espère que certains des os dans le caveau familial de la basilique Santissima Annunziata seront ceux d’au moins un parent de la muse de Léonard de Vinci, sans doute de son fils, Piero.
Une fois la correspondance entre les ADN établie – si elle peut l’être -, Silvano Vinceti espère lancer une reconstitution du visage de Lisa Gherardini à partir du crâne retrouvé au couvent Saint Orsola.
Cette reconstitution sera ensuite comparée à la Joconde au Louvre à Paris.
« Si nous trouvons une correspondance mère-enfant, alors nous aurons trouvé la Joconde », a-t-il expliqué.
Selon les experts du Louvre, le tableau le plus célèbre au monde a sans doute été réalisé entre 1503 et 1506.
L’équipe de Silvano Vinceti est également connue pour avoir annoncé en 2010 avoir découvert que la mort mystérieuse du peintre italien Le Caravage était vraisemblablement due au plomb contenu dans sa peinture.
« Si nous réussissons, nous pourrons finalement répondre à trois questions qui obsèdent les historiens et les amoureux de l’art », assure Silvano Vinceti. « Gherardini a-t-elle été le modèle de la Joconde ? Ou bien s’agissait-il d’un autre modèle comme le disent certains ? Ou bien est-ce juste une représentation sortie de l’imagination du peintre ? »