La nouvelle équipe gouvernementale s’apprête à confectionner le prochain plan d’action qui sera présenté aux parlementaires (APN et Conseil de la nation) pour un débat général et une approbation à la fin du mois de juin, a-t-on appris de sources autorisées.
Tous les ministres ont été instruits par M. Ouyahia à l’effet de présenter un plan d’action sectoriel et un bilan détaillé du IIe plan quinquennal. Un délai de trois semaines leur a été accordé à la fin du dernier Conseil des ministres.
A la lumière des interventions et autres observations des députés lors du débat général, le Premier ministre Ahmed Ouyahia peut adapter ce plan d’action, en concertation avec le président de la République.
Après un premier passage à l’APN, le document gouvernemental qui reflétera les principaux axes du IIIe programme présidentiel, doté d’un budget faramineux de 280 milliards de dollars, sera présenté aux membres du Sénat.
Le Premier ministre présentera au Conseil de la nation une communication sur son plan d’action tel qu’approuvé par l’Assemblée populaire nationale. Aujourd’hui, il ne s’agit plus d’un programme de gouvernement mais d’une feuille de route que le locataire du palais du Gouvernement est tenu scrupuleusement de suivre à la lettre. Plan d’action ou bilan économique ? Selon cette source, «le programme d’action du gouvernement est un bilan».
En avant-propos, le document gouvernemental exposera la démarche, les voies et les moyens avec lesquels le gouvernement compte s’atteler à la mise en œuvre du programme présidentiel pour les cinq années à venir (2010-2014). Selon l’avant-projet du texte qui sera présenté aux députés, les ressources financières requises pour la concrétisation des objectifs de ce programme «sont disponibles».
Le président Bouteflika a averti cependant que cela ne dispensera nullement le gouvernement de veiller résolument à promouvoir la lutte contre «toute forme de gaspillage des deniers publics, à maîtriser le train de vie de l’appareil de l’Etat sans austérité au détriment de l’efficacité et à ne rien ménager pour la sauvegarde de la balance des paiements du pays».
Une déclaration annuelle de politique générale sera également présentée par le gouvernement au Parlement. Les parlementaires auront un premier aperçu du bilan du IIe programme quinquennal qui tire à sa fin.
Le second plan a été marqué par certains retards dans la réalisation de grands projets tels que l’autoroute est-ouest, le métro d’Alger, la construction de un million de logements et d’infrastructures de base (hôpitaux, établissements scolaires, barrages hydrauliques, aéroports, voies ferrées, électrification…) et les grands projets structurants tels que le programme spécial Hauts-Plateaux et le programme spécial Sud.
Le défi pour le gouvernement Ouyahia est justement d’arriver à ajuster certains programmes sectoriels (agriculture, habitat, services et industrie) qui ont du mal à sortir de l’ornière malgré les énormes budgets alloués au titre des deux programmes de relance économique.
Notons, enfin, que la prochaine session d’automne du Parlement sera marquée par la présentation de trois nouvelles lois majeures, la loi sur les partis, une autre sur le régime électoral et une autre de contrôle budgétaire.
Mahmoud Tadjer