Les résultats obtenus par le RND lors des dernières législatives, avec 71 sièges, loin derrière le FLN, qui en a raflé 221, n’a pas été sans conséquences sur le secrétaire général, Ahmed Ouyahia, auquel un groupe de cadres et de militants imputent directement cet échec, demandant tout simplement son départ de la tête du parti.
En effet, dans une déclaration rendue publique hier et intitulée « Initiative pour rendre le RND à ses militants », signée par un groupe de cadres et militants, à l’échelle nationale, qui se présente comme un mouvement de sauvegarde du RND, les signataires demandent le départ du secrétaire général Ahmed Ouyahia.
« Un chef doit assumer ses responsabilités. Il doit se soumettre au jugement des militants qui restent les véritables propriétaires du parti. Il doit accepter leur décision, telle que le recommande la discipline du parti.
Il doit donc, de lui-même, face au miroir de son bilan, se démettre de ses fonctions », écrit, à l’actuel chef du parti, le groupe de dissidents parmi lesquels Tayeb Zitouni, P/APC d’Alger, Nouria Hafsi, responsable de l’UNFA, Boudrahem Hafid et Zaidi Mohamed, cadres du RND à Béjaïa, et une trentaine d’autre militants représentants les autres wilayas, à l’instar de Hamid Bakhiri de Tiaret, Aissou Mohamed de Médéa et Mohamed Meriane de Tissemsilt.
« A défaut de quoi, nous militants du RND, sommes déterminés à organiser le changement à la tête de notre parti en utilisant tous les moyens légaux et moraux pour concrétiser cet objectif salutaire », ajoutent t-ils.
Après avoir fait un historique du parti depuis sa création, les pourfendeurs de l’actuel chef ont fait état d’une véritable descente aux enfers de leur formation. « 15 ans après la fondation du RND, les chiffres parlent et rendent compte d’une intolérable descente aux enfers, d’une inadmissible dégringolade. Nous avons perdu 50% des sièges de députés, 75% des sièges des sénateurs, 70% des APC et 60% de nos APW.
Les prochaines élections locales s’annoncent déjà comme devant être très mauvaises pour notre parti », lit-on dans la déclaration de quatre pages. Les signataires, qui ont détaillé dans leur déclaration le bilan du parti depuis l’intronisation d’Ouyahia à sa tête, imputent cette situation directement à l’actuel SG, accusé de faire cavalier seul. « Ce recul est le fruit d’une gestion chaotique et hasardeuse du parti, menée selon un mode tout à fait privatif.
Cette gouvernance est, par ailleurs, non salutaire, anti-démocratique et hyper centralisée. Elle n’a pas manqué, en conséquence, de générer des résultats catastrophiques », lit-on encore dans la déclaration. Les signataires sont allés très loin dans leurs accusations, traitant Ouyahia d’anti-démocrate et de chef de bande.
« De chef de parti, M. Ouyahia est devenu un véritable chef de bande, un prédateur politique féroce et étiqueté à l’esprit insatiable et avec violence gratuite car injustifiée ». « M. Ouyahia n’est, en aucun cas, capable d’une once de pensée sincère de démocratie.
Il ne nous a pas, non plus, habitués à des discours à connotation démocratique. Ses actes, jusqu’à présent, ne sont pas, même une seule fois, la preuve d’une action de démocratie. Cela, ni dans ses relations avec les institutions, ni dans ses relations avec les personnes.
Alors, comment peut-il conduire démocratiquement un mouvement démocratique, en l’occurrence le RND ? », s’interrogent les signataires qui semblent décidés à aller jusqu’au bout pour faire tomber le SG qu’ils n’ont pas hésité à critiquer même en tant que Chef du gouvernement. « Sur un autre plan, le préjudice causé au RND par M. Ouyahia est absolu.
Car, en tant que chef de l’Exécutif, et aussi, à plusieurs reprises, en tant que membre du gouvernement à certains postes sensibles, sa démarche et son action, toutes deux très discutables