Le procès en appel dans l’affaire de la société de fabrication et d’importation de médicaments « GB Pharma », a pris fin dimanche dernier, par les réquisitions du parquet général près la Cour d’Alger.
Lors des audiences, les défenses des principaux mis en cause dans l’affaire, dont les anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, ainsi que d’autres anciens ministres, ont demandé d’annuler les jugements prononcés en première instance, partant du principe que « le dossier est vide ».
À l’issue des plaidoiries des défenses, le juge avait accordé, dimanche dernier un dernier mot aux accusés, qui n’ont pas cessé de clamer leur innocence dans les faits qu’ils considèrent « inconnus », d’autant, selon eux, que le principal accusé dans l’affaire est décédé (Moussa Benhamadi), et que l’entreprise concernée n’a pas été poursuivie.
Ouyahia : « je demande l’acquittement »
Intervenant de la prison de Abadla à Béchar, l’ancien premier ministre Ahmed Ouyahia a déclaré, selon ce qu’a rapporté le quotidien Echorouk qu’il « avait servi le gouvernement pendant 12 ans en tant que premier ministre », et qu’il avait « fait son devoir et ses tâches constitutionnelles en coordonnant avec le gouvernement ».
S’agissant des accusations portées à son encontre, il dira qu’il « a été poursuivi à cause des décisions du Conseil national de l’Investissement CNI, qui ont été collectives ». « J’ai été poursuivi pour des faits qui ont été commis alors que je ne suis même pas au gouvernement », a-t-il poursuivi.
Selon lui, « les institutions qui ont commis ces actes n’ont pas été accusées ». Pour finir son intervention, le mis en cause demande « l’acquittement », dans les faits qui lui sont reprochés dans le cadre de cette affaire.
Sellal : « je n’ai rien avoir avec l’affaire GB Pharma »
Pour sa part, Abdelmalek Sellal, l’autre ancien premier ministre poursuivi dans la même affaire, déclare à l’adresse de l’assistance qu’il « n’avait rien à dire, mis à part un petit éclaircissement » : « Je ne suis pas concerné, ni de loin ni de près, par l’affaire GB Pharma », a-t-il tenu à préciser après avoir revenu sur son parcours « de 46 ans au sein du gouvernement ».
« J’appelle à l’application de la loi, je ne comprends toujours pas pourquoi je suis là, je demande l’acquittement », a-t-il encore lancé à l’adresse de l’assistance et du juge.
Ils risquent 10 ans de prison ferme
À l’issue du procès, le Procureur général près la Cour d’Alger a requis une peine de 10 ans de prison assortie d’une amende de 1 million de dinars contre les anciens Premiers ministres, Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia, et 3 ans de prison contre l’ancien ministre, Abdelghani Zaalane,
Ils sont poursuivis, rappelons-le pour corruption dans l’affaire de « GB Pharma », filiale du groupe Condor, propriété de la famille Benhamadi et le financement occulte de la campagne électorale de l’ex-Président de la République, Abdelaziz Bouteflika.
Le procureur général a également requis la saisie des objets confisqués énoncés dans le procès-verbal du rapport du conseiller-instructeur près la Cour suprême.
Il convient également de rappeler que fin novembre dernier, le tribunal de Sidi M’hamed (Alger) avait prononcé dans cette affaire une peine de 5 ans de prison ferme à l’encontre de Ouyahia et Sellal, et acquitté l’ancien ministre des Transports et des Travaux publics, et directeur de campagne de l’ex-Président Bouteflika, Abdelghani Zaâlane.